Après la CFDT et la CFTC qui se sont rencontrées lundi, FO a reçu mercredi la CGT puis la CFTC, pour discuter de leurs positions respectives sur la réforme de la réduction du temps de travail dévoilée jeudi par le Premier ministre. De nouveaux assouplissements dénoncés par l'ensemble des syndicats qui estiment que Jean-Pierre Raffarin signe l'"arrêt de mort" des 35 heures avec des mesures qui seront, à terme, nuisibles à l'emploi.
Très rapidement, la quasi-totalité des leaders syndicaux ont souligné la nécessité de tourner la page de l'échec des mobilisations sur les retraites et l'assurance maladie et de mettre au point une réaction commune. "Si ce gouvernement peut se permettre de satisfaire les revendications du Medef, c'est aussi qu'il a perçu que les syndicats, désunis, désordonnés, étaient principalement inactifs", a estimé le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault vendredi, appelant les syndicats à se "concerter rapidement pour envisager ensemble" des initiatives.
Mais les premiers contacts noués laissent transparaître la persistance d'une méfiance entre les confédérations. Ainsi FO et la CGT ont indiqué à l'issue de leur rencontre mercredi soir qu'ils ne prendraient pas de décision sur une initiative commune avant le début de l'année prochaine, malgré une "analyse convergente". Les deux syndicats ont également accueilli avec prudence la proposition de la CFDT et de la CFTC d'organiser une rencontre syndicale, soulignant attendre des "propositions concrètes". La CFE-CGC se montre, quant à elle, réticente, regrettant d'avoir été informée "dans la presse des souhaits des uns et des autres" de former une intersyndicale.
La mise sur pied d'une initiative commune s'avère en effet délicate, tant les divergences qui sont apparues lors des conflits sur la réforme des retraites puis de l'assurance-maladie, ont laissé des traces. La CFDT et la CGT, en particulier, n'ont cessé de se rejeter la responsabilité de l'échec de ces précédentes mobilisations.
Malgré leur vive opposition à la réforme du licenciement économique ou leurs revendications communes sur le pouvoir d'achat et les salaires, les syndicats n'ont pas réussi à créer de mouvement fort depuis le printemps dernier. Le taux de chômage toujours élevé (9,9%) rend en outre difficile une mobilisation des salariés du privé.
Aussi, les syndicats se montrent pour l'instant particulièrement prudents sur la forme que pourrait prendre une "réaction commune", et personne ne s'aventure à évoquer des appels à la grève ou des manifestations.
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