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Le STO sauce hollandaise

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Au lieu d'embaucher des balayeurs, la municipalité travailliste de Rotterdam préfère faire bosser gratuitement ses chômeurs de longue durée, qui doivent ainsi mériter leur minimum vital.

A Rotterdam, dans l'ouest des Pays-Bas, pas question de profiter impunément de l'Etat providence : les chômeurs en fin de droits sont tenus de travailler 8 heures par semaine pour la municipalité, notamment comme nettoyeurs de rue, afin de recevoir l'équivalent néerlandais du revenu de solidarité active, le Algemene Bijstand.

On n'a rien sans rien...

C'est toujours le même principe. "Tu recevras de l'aide de la société si tu en as besoin, mais la société attend en retour que tu fasses quelque chose si tu peux le faire", explique Marco Florijn, vice-maire travailliste de Rotterdam : "On ne peut pas à la fois travailler au noir et recevoir [un RSA]".

Les huit heures de travail comptent dans le cadre d'un programme de vingt heures par semaine au total, incluant également une formation à la recherche d'emploi, imposé quinze semaines durant aux chômeurs en fin de droits de Rotterdam réclamant cette allocation (fixée à 50% du salaire minimum net pour une personne seule, soit environ 830 euros par mois).

"Le temps que l'on demande est trop important pour les gens qui travaillent au noir, donc soit ils renoncent à leurs allocations, soit ils cherchent un vrai travail", explique M. Florijn. Retard ou absence injustifiés, entretien d'embauche où l'on fait tout pour échouer, la sanction tombe : 30% de l'Algemene Bijstand sont dans un premier temps retirés, mais il peut être également complètement supprimé.

... Et il n'y a pas de petites économies

Si le but du programme Werk loont ("le travail rapporte") est principalement d'inciter les chômeurs à retrouver un emploi au plus vite, il a également permis de réduire les dépenses de la municipalité travailliste. Le taux de chômage à Rotterdam, ville de plus de 600.000 habitants et premier port d'Europe, atteint environ 12%, soit près du double de la moyenne nationale. Confronté à un déficit croissant du budget alloué aux aides sociales, qui relève des municipalités aux Pays-Bas, Rotterdam prend à l'été 2011 une série de mesures.

Parmi celles-ci, Werk loont, inspiré notamment de pratiques "workfare" existant aux Etats-Unis, a renforcé et durci à partir de septembre 2011 une politique existant déjà depuis plusieurs années dans la ville. Et ça marche : depuis le début de l'année, 44% des chômeurs qui ont suivi ce programme ne reçoivent plus leur allocation.

"Ce n'est pas la fin de l'Etat providence", assure Paul de Beer, professeur en sciences du travail à l'université d'Amsterdam : "Disons plutôt que l'Etat providence évolue de sa fonction originellement protectrice vers une augmentation des devoirs des citoyens". "Mais de toute façon, on peut mettre autant de pression que l'on veut sur les citoyens, il faut que cela s'accompagne de créations d'emplois, sinon cela ne sert pas à grand-chose", soutient M. De Beer. En effet, en 2012, seuls 18% des chômeurs qui ont balayé gratuitement les rues de Rotterdam ont retrouvé un emploi stable...

(Source : Big Browser)


NDLR
: On rappelle en passant que chez nous, les CUI de 7 heures/hebdo pour les allocataires du RSA sont un fiasco. Sur un objectif de 10.000 fixé il y a neuf mois, moins de 300 ont été conclus.



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