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Accueil Social, économie et politique C'est le capitalisme qui nous rend pessimistes !

C'est le capitalisme qui nous rend pessimistes !

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Les Français sont champions du pessimisme ? Il y a de quoi quand on a conscience qu'une caste minoritaire — 10% de la population mondiale — concentre 80% des richesses dans un règne sans partage qui la sépare du reste de l'humanité.

Qu'est-ce que le pessimisme ? Il paraît, nous dit Wikipédia, que c'est une "doctrine" qui s'oppose à l'optimisme. Un "état d'esprit" selon lequel la somme des maux de ce monde dépasse celle des biens, alors que la personne optimiste a tendance à voir le bon côté des choses et à penser du bien des gens.

Et vous, pensez-vous, comme le philosophe anglais Thomas Hobbes, que l'homme est naturellement mauvais ou, comme notre Jean-Jacques Rousseau national, qu'il est fondamentalement bon (mais corrompu par la société… Et "la société", c'est quoi, c'est qui) ?

Pessimisme, ou réalisme ?

«L'homme qui est pessimiste à 45 ans en sait trop. Celui qui est optimiste après n'en sait pas assez», selon l'écrivain américain Mark Twain. Le pessimisme serait donc une forme de diagnostic basé sur notre savoir et nos expériences personnelles, et l'optimisme une forme d'ignorance plus ou moins salutaire (dans une version cinglante, l'écrivain français Georges Bernanos estimait que «l'optimiste est un imbécile heureux» tandis que «le pessimiste est un imbécile triste»)... On note que Mark Twain fixait une limite d'âge désormais obsolète : un siècle après sa mort, notre "société" — qui corrompt l'homme, affirmait Rousseau — a changé de visage tandis que le savoir et l'information sont devenus accessibles au plus grand nombre. Comme notre perception du temps, la perte des illusions s'est donc accélérée, ce que confirme le philosophe chinois Hu Shi, décédé en 1962 : «Les plus pessimistes d'aujourd'hui ont été les plus optimistes d'autrefois. Ils poursuivaient de vaines illusions. L'échec les a découragés».

L'échec, voilà le mot ! En France, pays d'histoire et de culture dont la conscience politique est plus élevée que la moyenne, quand on a la vaine illusion de croire que le vote est la base de la démocratie ou quand on se mobilise en vain, des semaines durant, contre une "réforme" des retraites majoritairement contestée car particulièrement régressive, l'échec est cuisant (et longue fut la liste ces derniers temps. Si longue qu'on finit par se sentir impuissant). On pourrait aussi disserter sur la définition de l'échec dans un monde où la dictature de la réussite — professionnelle, mais surtout financière — se heurte au chômage de masse, à la précarité et au creusement des inégalités; où l'avoir prime sur l'être : «Si, à 50 ans, on n'a pas une Rolex, c'est qu'on a raté sa vie», nous a balancé le publicitaire Jacques Séguéla. Alors, tous des imbéciles, vraiment ?

Les pessimistes, eux, ont de l'humour

Assimilés à des "losers" (parce les optimistes sont des winners), ils sont mal vus. On n'aime pas leur anti-conformisme et/ou leur esprit critique qui douche cette doxa positiviste intimant à chacun de s'adapter au lieu de se révolter.

On les trouve négatifs, rabat-joie, tristes ? Rien n'est plus faux. Car les optimistes sont, en réalité, nettement moins drôles que les pessimistes... Gérard, 49 ans en 2003 et alors RMIste à Evreux, nous le prouve. A la question "Quel est la différence entre l'optimisme, le pessimisme et le réalisme", il répond :

Un "pessimiste" ne peut jamais être déçu par la vie : il n'a que des bonnes surprises, puisqu'il s'attend toujours au pire !
Un "optimiste" finit toujours par être très malheureux, il n'a que des mauvaises surprises.
Un "réaliste", c'est celui qui sait qu'il vaut mieux être pessimiste, même s'il y croit pas vraiment.

Prenons un exemple : le Loto.
Un "optimiste" va y jouer, parce qu'il pense qu'il va gagner. Et quand il perd, il est déçu et il a perdu de l'argent.
Un "pessimiste" ne va pas y jouer, parce qu'il pense qu'il va perdre. Il n'est pas déçu et il a économisé de l'argent.
Un "réaliste" pense que les probabilités de gagner sont simplement trop faibles. Il ne va pas y jouer. Pourtant, il sait qu'il y a des gens qui gagnent. Mais il préfère adopter le point de vue du pessimiste.

Un "pessimiste", c'est quelqu'un qui PEUT passer à côté de beaucoup de choses, mais CE N'EST PAS CERTAIN. Et un "réaliste" adopte le point de vue du "pessimiste", car le pire est toujours sûr.
On ne peut pas être certain d'être heureux un jour. En revanche, comme on dit : La mort et les impôts sont les deux seules choses dont on soit certain qu'elles vont nous arriver. Mais moi, comme je touche le RMI, je paie pas d'impôts, WARF ! Et ça, c'est "la joie" du pessimiste !


En 2011, cultivons notre pessimisme

Au jeu des différences, il paraît aussi que «le pessimisme est d'humeur, et l'optimisme de volonté» (propos d'Alain, philosophe français). Si l'un est une pause méditative et l'autre un moteur, on ne peut pas vraiment les opposer : il est donc plus juste et plus précis d'admettre que le véritable contraire de l'optimisme en tant que moteur, c'est la résignation. Car on peut être pessimiste sans renoncer ni se soumettre. Voyez Victor Hugo : «Celui qui médite vit dans l'obscurité; celui qui ne médite pas vit dans l'aveuglement. Nous n'avons que le choix du noir», écrivait ce grand pessimiste dont nous sommes si fiers, qui s'est engagé en faveur des plus pauvres et ne s'est jamais résigné.

Continuons à nous instruire, à nous frotter à ce qui ne tourne pas rond, aux injustices et à la noirceur des hommes. Pour bien démarrer 2011, regardez le documentaire ci-dessous qui entretiendra votre lucidité : LET'S MAKE MONEY, du réalisateur autrichien Erwin Wagenhofer. Une démonstration implacable et indispensable sur les conséquences humaines, démographiques et écologiques de la dérégulation économique et financière voulue par une poignée de rapaces qui nuisent à l'humanité toute entière. Car la pauvreté n'est pas due à un manque de richesses mais à l'excès d'avidité de certains. Et cette crise est de leur fait.

SH

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