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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités A Rennes, les chômeurs réprimés par les forces de l'ordre

A Rennes, les chômeurs réprimés par les forces de l'ordre

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Quoique peu médiatisées, les manifestations de samedi ont été un succès. Sauf à Rennes où les autorités ont envoyé la police, qui a agressé et arrêté des participants.

Plusieurs centaines de manifestant-es ont répondu à l’appel unitaire des mouvements de chômeurs et précaires, ce samedi 5 décembre à Rennes, pour des emplois stables et de qualité.

Alors que cette manifestation nationale était annoncée depuis plusieurs semaines, la préfecture a décidé de l'interdire sous le prétexte fallacieux de non déclaration. Empêchés de défiler, les quelque 500 personnes présentes ont alors cherché à rejoindre le centre ville pour se faire entendre. Mais les forces de police, en nombre impressionnant, n'ont pas cessé de nous intimider, de nous provoquer, de chercher la confrontation pour justifier des arrestations.

Par leurs attitudes particulièrement menaçantes et un déploiement totalement disproportionné, les policiers ont tout fait pour empêcher le bon déroulement de cette manifestation. Qu’ils soient en uniforme ou en civil, ils n’ont eu de cesse de provoquer les manifestants en bloquant l’avancée du défilé. Une fois parties les organisations politiques qui nous soutenaient (Les Verts, NPA, Parti de Gauche…), les forces de l’ordre ont appréhendé violemment quelques manifestants qui se rendaient à l’assemblée générale des chômeurs et précaires en lutte qui, dès lors, n’a pu se tenir.

Le droit de manifester bafoué

Quelques soient les prétextes avancés pour ce déploiement de force, il est inacceptable. Le droit à manifester ne saurait être limité de la sorte. C’est encore, une fois de plus un exemple probant de la volonté de criminaliser toute opposition à la politique gouvernementale.

Alors que nous cherchions à nous réunir dans une salle qui nous avait été promise dans la maison des associations, nous avons été pris dans un guet-apens entre la responsable des lieux qui, sous l'ordre de la mairie de Rennes, nous en a interdit l'accès, et plusieurs dizaines de policiers de la brigade anti-criminalité. Ceux ci nous ont alors chargé avec violence, tabassé à la tête (traumatismes crâniens), aspergé de gaz lacrymogène alors que nous n'avions manifesté aucune agressivité. Ils ont arrêté quatre personnes sous le prétexte aberrant de «jet d'essence» (ce qu'aucun observateur un tant soit peu honnête ne pourra confirmer), et un autre pour une soit disant «violence sur agent», arrêtée en réalité dans le tumulte du lynchage.

Les chômeurs criminalisés

Ces arrestations ne sont pas hasardeuses : elles s'inscrivent dans une démarche qui vise à inspirer un sentiment de terreur et d'impuissance à tous ceux qui entendent résister aux politiques réactionnaires, sécuritaires et libérales actuelles. Cette démonstation de force fait suite à l'interdiction de la manifestation de soutien aux luttes de l'ouest du 17 octobre à Rennes et à la répression du mouvement lycéen du 1er décembre à Nantes (nombreuses arrestations et blessés). Le gouvernement, pour tuer dans l'œuf les mouvements de résistance actuels, et notamment les luttes de chômeurs et précaires en extension aujourd'hui, est prêt à tout, y compris à suspendre les plus élémentaires libertés publiques : celles de manifester et de se réunir. On retiendra également le blocus policier de la ville de Brest lors de la récente venue de Fillon, ou encore la fermeture de tous les Pôle Emploi d'une ville, comme à Quimper récemment, à la moindre annonce de rassemblement.

Nous tenons également à ne pas passer sous silence l'attitude particulièrement honteuse de la mairie «socialiste» de Rennes, qui prétend soutenir d'une main les chômeurs et de l'autre, recourt aux mêmes méthodes policières que le gouvernement (expulsion de la mairie le 27 novembre, salle retirée à la dernière minute à la maison des associations permettant les arrestations par la BAC).

L'assemblée régionale des chômeurs et précaires lance un appel à amplifier les mouvements de résistance actuels. Elle appelle à une manifestation samedi 12 décembre à 15H place de la Mairie suivie d'une assemblée générale des chômeurs et des précaires, afin d'obtenir l'abandon de toutes les charges retenues contre les interpellés.

www.pourdesdroitsnouveaux.org/

DERNIÈRE MINUTE => Après une garde à vue de 48 heures, les quatre manifestants ont été relâchés. Les chefs d'inculpation à leur encontre sont : outrage et rébellion, violence contre force de l'ordre… L'un d'entre eux a été placé sous contrôle judiciaire. Ayant refusé toute comparution immédiate, leur procès est fixé au 18 janvier 2010.

À TÉLÉCHARGER => Le guide du manifestant arrêté publié par le Syndicat de la Magistrature
Mis à jour ( Vendredi, 11 Décembre 2009 02:19 )  

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