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Accueil Social, économie et politique Seuls 47,5% des chômeurs sont indemnisés

Seuls 47,5% des chômeurs sont indemnisés

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Depuis trois ans, l'Unedic comble peu à peu son déficit… sur le dos des demandeurs d'emploi.

A la veille de la publication des chiffres mensuels, le collectif ACDC "Les Autres chiffres du chômage" [1] poursuit sa campagne d'information. Après avoir mis en avant les "chômeurs invisibles" - bien plus nombreux que les chômeurs officiels -, puis les radiations et les sorties de liste ANPE découlant de la pression de plus en plus forte exercée sur eux, le troisième volet de son action aborde l’indemnisation du chômage et sa conséquence directe : la précarisation de l'emploi.

Dans leur Note critique N°3, le collectif démontre que la part des chômeurs indemnisés "est en chute libre depuis 2003". Fin 2006, la France comptait 2,17 millions de chômeurs "officiels" sur un total de 4,4 millions d'inscrits à l'ANPE, mais seulement 1,85 million d'entre eux percevaient une allocation de l'Assedic (d'ailleurs, cette dernière a pu se féliciter de recenser 10% d'allocataires en moins par rapport à 2005).
Si le nombre d'inscrits à l'ANPE a diminué de 8% depuis 2003, celui des chômeurs indemnisés a chuté de 19% : ainsi, quelque 430.000 chômeurs lésés ont permis à l'Unedic de réaliser de substantielles économies (10,3% entre 2004 et 2006). "Le taux de couverture par l'assurance-chômage est en chute libre sous l'impact de la réforme initiée au début 2003" : ils sont aujourd'hui 47,5% à avoir droit à une indemnisation alors qu'ils étaient encore 54% il y a trois ans.

Allocations de misère et montée du sous-emploi. Pour les chômeurs qui reçoivent une allocation, "l'indemnisation moyenne reste faible puisqu'elle ne représente qu'environ 80% du Smic" et concerne l'immense majorité d'entre eux. De plus, "entre 30% et 40% des chômeurs indemnisés perçoivent moins d'un demi-Smic". Rien d'étonnant donc à ce qu'ils soient de plus en plus nombreux à "accepter des petits boulots pour joindre les deux bouts". Actuellement, la proportion de ces "chômeurs en activité réduite" atteint "un niveau record" : chaque mois, un chômeur sur trois a cumulé son allocation avec un petit job de complément, faute d'un vrai travail à plein temps normalement rémunéré. Ce qui signifie que le sous-emploi s'institutionnalise : les contrats aidés y contribuent largement, et dans un marché où 80% des offres sont précaires, il n'y a pas le choix.

Les inégalités liées à l'âge, au sexe ou à la qualification se creusent. Les jeunes, les femmes et les ouvriers touchent moins souvent d'allocations que les seniors, les hommes et les cadres. ACDC constate que les jeunes "sont très peu couverts par l'indemnisation du chômage parce qu'ils ont peu ou pas de références de travail antérieures". Les femmes ont, "plus souvent que les hommes, des emplois précaires ou des durées d'emploi courtes, ce qui les exclut fréquemment des droits à l'indemnisation". "Pour les mêmes raisons, les salariés les plus qualifiés" (professions intermédiaires, cadres) touchent plus fréquemment les Assedic que les autres (ouvriers, employés).

Nivelage par le bas. Alors que le nombre de chômeurs a crû de 55% depuis 25 ans, les allocations chômage n'ont cessé de baisser en montant et en couverture, obéissant aux recommandations de l’OCDE qui estime qu’«en rendant les chômeurs moins empressés à chercher un emploi et à accepter ce qui se présente, l’indemnisation peut allonger la durée du chômage ou même amener certains allocataires à se retirer purement et simplement de la vie active», et qu'une bonne indemnisation a tendance à enchérir le prix du travail. Le coût du travail n’a donc cessé de baisser depuis vingt-cinq ans... sous la pression du chômage. Et la pyramide s'effondre : déqualification, smicardisation et précarisation battent leur plein grâce au chômage de masse.
De même, l'attribution des formations/prestations et la qualité du suivi étant conditionnés en fonction du profil et de l'indemnisation du demandeur d'emploi, il va sans dire que ce système favorise les mieux lotis, ce qui va à l'encontre du principe de service public.

[1] Le collectif ACDC est composé de chercheurs - DARES, Réseau d'Alerte sur les Inégalités -, de syndicalistes - ANPE, INSEE - et d'associations de chômeurs et précaires - AC!, MNCP, APEIS, Réseau Stop Précarité.
A (re)lire notre interview de Pierre CONCIALDI, économiste et chercheur à l'IRES, co-initiateur et animateur de ce collectif.

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Mis à jour ( Lundi, 26 Février 2007 17:31 )  

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