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Accueil Social, économie et politique Sarkozy et le pouvoir d'achat

Sarkozy et le pouvoir d'achat

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Une fois de plus, Nicolas Sarkozy joue les contradicteurs sur des sujets sensibles et s'oppose à la thèse de son gouvernement selon laquelle le pouvoir d'achat des Français progresse.

L'INSEE a estimé que le pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages augmentera de 2,3% cette année après une hausse de 1,3% en 2005. Dans le projet de budget pour 2007, le gouvernement a repris benoîtement la prévision de l'INSEE et table même sur une progression de 2,8% l'année prochaine ! Mais, entre salaires et prix à la consommation, personne n'est dupe : de la dernière enquête de 60 Millions de Consommateurs à celle de l'INSEE sur la progression des salaires depuis 1998, on est loin du compte.

Alors que certains de ses collègues de l'UMP (dont Jean-Pierre Raffarin) estiment qu'il devrait abandonner ses fonctions gouvernementales pour se consacrer pleinement à sa campagne présidentielle, le ministre de l'Intérieur ne cèdera pas une once de pouvoir et, en véritable candidat à l'élection de 2007, après avoir copieusement glané sur le terrain de l'extrême-droite, il continue de prôner sa "rupture" en tenant à nouveau des propos… de gauche. On l'avait vu à l'œuvre le 21 juin dernier à Agen s'ériger en grand défenseur de la classe laborieuse à travers un discours racoleur sur la valeur du travail. Il remet ça avec le sujet ô combien sensible du pouvoir d'achat des Français.

L'art de la démagogie

"Il faut cesser de dire aux Français que leur pouvoir d'achat augmente parce qu'il n'y a pas un seul Français qui le constate", a-t-il déclaré aux industriels de l'agroalimentaire dans un discours lu par le ministre délégué à l'Aménagement du territoire, Christian Estrosi. "Quand on sait que l'INSEE considère que le logement compte pour 6% des dépenses dans le budget des ménages, on est fondé à s'interroger sur la capacité de l'indice des prix à la consommation à refléter réellement l'évolution du pouvoir d'achat des Français", affirme-t-il. Et, bien sûr, il a raison.

Là où le bât blesse, quand il constate que les prix des biens de grande consommation sont restés "supérieurs à la moyenne européenne" et que des "abus" persistaient de la part des distributeurs, c'est qu'il a oublié son impuissance caractérisée à dompter la grande distribution à travers des réformes poudre aux yeux lancées lors de son bref passage au ministère de l'Economie en 2004...

Et il manipule l'opinion quand il fait mine de dénoncer des salaires qui sont "trop bas" : pourtant, que fait le gouvernement auquel il participe sinon favoriser la smicardisation et l'appauvrissement de la population active en adoptant des réformes sur l'exonération totale des cotisations patronales autour du Smic ou l'augmentation de la prime pour l'emploi, un "13e mois pour les Smicards" ?

Son but inavoué est de semer le trouble dans l'esprit des électeurs les plus ignares, en mettant le doigt sur leurs préoccupations élémentaires avec un simplisme des plus édifiant.

Le changement dans la crainte

Puis il conclut avec panache en énumérant pêle-mêle les causes, selon lui, de "la crise profonde" qui affecte la France : la "faiblesse" du syndicalisme français (alors qu'il rêve d'une société sans syndicats et sans Code du travail), les difficultés de la presse écrite quotidienne (car Internet se taille désormais la part du lion et change sérieusement la donne), la "fatigue de l'Eglise catholique française" et "l'impuissance de l'Islam à se structurer" (à ses yeux la religion reste l'opium du peuple bien que nous soyons dans un pays laïc), "l'absence criante de modèles" pour la jeunesse (euh… Doc Gynéco ?)...

Et de finir, pontifiant : "Il est urgent pour la politique de s'interroger sur le nouvel état du monde, de se remettre en cause, de changer ses méthodes. [...] "C'est (...) une responsabilité immense qui pèse sur moi : celle de porter les espoirs de tous ceux qui veulent le changement sans les dresser contre ceux qui le craignent." Tout un programme duquel une part croissante de la droite, UMP comprise, commence à se méfier...

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Mis à jour ( Mercredi, 11 Octobre 2006 03:36 )  

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