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Airbus : encore des emplois sacrifiés

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Suite aux problèmes rencontrés sur l’Airbus A380, Christian Streiff, le nouveau patron d’Airbus, qui compte 57.000 salariés de par le monde dont 17.000 à Toulouse, a annoncé vendredi 29 septembre au comité des actionnaires un nouveau retard concernant les livraisons d’A380. Il a surtout présenté son «plan de compétitivité», un plan d’économies drastiques appelé «Power8».

Il faudrait, nous dit-on, économiser 2 milliards d’euros par an d’ici 2012 ! Pour dédommager les compagnies, à cause de la mauvaise parité euro-dollar, et parce que les actionnaires réclament un retour à deux chiffres. Pour ce faire, il est question de réorganisation industrielle, et notamment que l’assemblage complet de toutes les versions A320 soit fait en Allemagne (aujourd’hui il existe une chaîne A320 allemande et une française) et celui de l’A380 en France. Il est aussi question de cession, voire de fermeture de sites. Mais surtout, il est question de suppressions d’emplois.

Les administratifs sont menacés et les lycéens de l’école professionnelle ont été avertis qu’ils ne seraient pas embauchés à la fin de leur scolarité. Depuis la fin août, toutes les embauches sont gelées. Cela signifie le non-remplacement des départs en retraite, le gel des mobilités et surtout que les intérimaires, les CDD sont «remerciés». À l’échelle nationale, plus de 1.000 intérimaires travaillent dans les quatre usines du groupe (Méaulte, Nantes, Saint-Nazaire et Toulouse), 350 ont déjà été «remerciés». À Toulouse, de nombreux intérimaires à qui on avait promis l’embauche se sont vu signifier leur départ à la fin de leur mission. À la chaîne A380, plusieurs dizaines d’autres sont concernés d’ici la fin de l’année. Déjà des salariés Airbus venant de l’A380 prennent la place des intérimaires, sur les autres chaînes.
Chez les sous-traitants, plus de 6000 travaillent sur le site, c’est pareil : les intérimaires et les CDD font les premiers les frais de ces décisions. Latécoère a bloqué les embauches. Labinal également. Et il est question de réorganiser toute la sous-traitance. Dans la région de Toulouse, ce sont 53.000 salariés qui travaillent pour l’aéronautique. Ceux qui travaillent dans les plus petites entreprises sont les plus menacés. Partout, l’inquiétude est extrêmement grande.

Lundi 2 octobre, à l’usine Saint-Eloi où sont fabriqués tous les mâts-réacteurs, des salariés craignaient que l’usine ne soit filialisée puis vendue. À la chaîne d’assemblage des A320, chez certains travailleurs, c’était plutôt l’abattement à l’idée que cette chaîne qui «rapporte» parte en Allemagne. D’autres se demandent, en voyant arriver des ouvriers venant de l’A380, s’il ne va pas y avoir des surnombres. Une certaine inquiétude se manifeste donc. Néanmoins, à la veille du CCE, ce qui prédomine parmi les salariés d’Airbus c’est plutôt l’expectative, beaucoup pensant que les conséquences se limiteront aux seuls intérimaires et sous-traitants.

Pourtant, il n’y a aucune raison que ce soient les salariés qui trinquent. Airbus et sa maison mère EADS se portent bien. Le carnet de commandes est plein à craquer, il y a de quoi assurer six années de travail et, pour le premier semestre de cette année, EADS vient encore d’annoncer un bénéfice de plus d’un milliard d’euros.

S’il y a des économies à réaliser, c’est du côté des actionnaires qu’il faut aller voir. Il y a à peine cinq mois, Arnaud Lagardère, co-président du comité directeur de EADS, s’en est mis plein les poches en vendant au bon moment 7,5% des parts de EADS, ce qui a représenté la bagatelle de deux milliards d’euros. Son homologue allemand représentant les intérêts de Daimler-Chrysler a fait de même.
Quant à leur sous-fifre Noël Forgeard, un des deux patrons du comité exécutif de EADS, il a fait scandale et défrayé la chronique en vendant ses stock-options au moment où l’action EADS était au plus haut, empochant ainsi 2,5 millions d’euros. À quoi il faut rajouter la vente des actions de sa femme et de ses fils, pour 3,7 millions d’euros... Forgeard a été limogé mais... en touchant le pactole, trois ans de salaire, soit près de 8 millions d’euros.

Les travailleurs n’ont aucune note à payer. Ils ne sont en rien responsables, ni des retards de livraison de l’A380, ni du retard du lancement du nouvel avion A350, dû à une décision avortée, de «moindre coût» pour sa définition. Les responsables, ce sont les gros actionnaires de EADS, qui pendant des années se sont enrichis et continuent à le faire, sur le dos des travailleurs.

(Source : Lutte Ouvrière)

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Mis à jour ( Mercredi, 04 Octobre 2006 22:39 )  

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