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Accueil Social, économie et politique Comme un poux sur la tête d’un chauve

Comme un poux sur la tête d’un chauve

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Sarkozy à la télé, le 5 février, c’était le manque d’imagination et d’audace au pouvoir. Ses propositions ? Un fatras de vieilles recettes inspirées d’un système à la dérive. Sarko est comme un poux qui tenterait de s’accrocher sur la tête d’un chauve (1).

Au rythme de la chute des Bourses et des économies du monde, ce système ne va pas tarder à le devenir… chauve. La boule à zéro, sans un poil sur le caillou qu’il va se retrouver le système. Même qu’au Japon, première puissance industrielle de la planète, les chômeurs – qu’on annonce par centaines de milliers dans les prochains mois – se mettent à manifester. Du jamais vu dans l’Histoire de l’archipel nippon. Et aux States alors ? 600.000 emplois détruits en janvier 2009, après les 500.000 de décembre, idem en novembre. À ce rythme, les USA pourraient perdre plus de 6 millions d’emplois cette année (après les 2 millions de 2008). Et en Grande-Bretagne ?

Stop, n’en jetez plus ! Ras-le-bol des bad news ! «La France, elle, résiste mieux que ses voisins», nous rassure notre Président Vénéré. Et même qu’on résiste tellement bien à la déconfiture mondialisée que la dette de notre pays va passer d’ici 2010 à 2.500 milliards d’euros (contre 2.000 milliards en 2007). Notre économie est à ce point florissante que nos comptes sociaux (sécu, retraite et bientôt chômage) vont atteindre des sommets de déficit, tout comme notre balance commerciale qui n’en finit pas de pencher du côté obscur de la force. La santé de la France est telle qu’on lui réserve – quand même – un petit traitement de choc de derrière les fagots, aux saveurs d’après-Guerre : On reconstruit. C’est le plan de relance du «marteau-piqueur» !

Un peu partout dans l’Hexagone vont fleurir les ronds-points, les tronçons d’autoroutes, les lignes TGV à la rentabilité (et aux tracés) discutables, les ravalements de façades, les coups de pinceau sur édifices décrépis… Un plan digne du XIXe siècle fondé sur l’adage : «Quand le bâtiment va tout va !». Et pour ce qui est du volet social de la relance, il va falloir en discuter avec les partenaires sociaux et remettre sur le tapis «l’intéressement des salariés» à la bonne marche de leur entreprise (autrefois appelé «participation»). Mais si les bénéfices attendus se transforment en pertes, les salariés seront-ils aussi mis à contribution ? Quoi, c’est déjà le cas ? Ah oui, j’oubliais les banques… Mais non, j’ai bien écouté Sarko, on ne leur a pas donné d’argent aux banques, juste prêté. C’est le monde à l’envers mais qu’importe, notre Vénéré Président nous a promis qu’on récupérerait des intérêts : 1,4 milliard d’euros rien que pour 2009 ! À se partager entre 63 millions, ça nous donne 22,2 € par tête de pipe : La fortune !
Et pour le reste ? Ça se discute (la suppression de la tranche basse de l’impôt sur le revenu) ou ça ne se discute plus (la suppression de la taxe professionnelle), mais ça creusera un peu plus les déficits, c’est la seule certitude… indiscutable !

Et concernant l’avenir du pays, qu’est-ce qu’il a prévu Sarkozy lors de sa prestation télévisée ? A-t-il évoqué, ne serait-ce que du bout des lèvres, la mise au point d’une «voiture propre», la «reconversion» partielle de l’industrie automobile (qui va morfler grave dans les prochains mois), le développement des énergies renouvelables, le recyclage des déchets, la revalorisation de la filière bois, les grands axes de recherche scientifique, les nouveaux plans d'aménagement urbain, la revitalisation des campagnes… enfin, tout ce qui peut nous préparer intelligemment à affronter ce XXIe siècle ? Rien, pas un mot, pas une idée nouvelle, pas une proposition, pas de perspective de changement ! Il s’en tient aux bonnes vielles recettes de Bonne Maman, passant et repassant son doigt dans un pot de confiture… vide.

Mais que pouvions-nous espérer d’un homme qui n’a pour seule vision de l’avenir que de pomper les idées des autres, les moins pertinentes de surcroît ? Sarko est à la politique ce qu’Arthur est à la télévision : Un recycleur de concepts (ou de dogmes) qui ont connu leur succès ailleurs, il y a plusieurs décennies, sous Thatcher, sous Reagan… À la télé, on a pu mesurer les dégâts : «On vend à Coca du temps de cerveau disponible», avouait sans complexe Patrick Le Lay, alors Pdg de TF1. Avec Sarko : «On vend au Capital du temps de cerveau disponible». Le résultat est le même : Le nivellement par le bas.

Et alors que le système vacille, qu’il se fissure, s’effondre par pans, les autres, les «alternatifs», les «utopistes», les «agitateurs d’idées», ceux qui tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs décennies parfois sont toujours relégués dans la marge, ignorés des grands médias, refoulés des institutions, sans droit de cité, sans possibilité d’être entendus et d’exposer leurs idées. L’establishment politique et économique fait front pour étouffer toute alternative, toute façon d’envisager autrement l’avenir, toute perspective nouvelle, toute audace. Alimenté par quelques journalistes complaisants, le discours de Nicolas Sarkozy est le plus redoutable des éteignoirs. Mais la chape de plomb finira, elle aussi, par se fissurer.

Y.B.

(1) Comme un poux sur la tête d’un chauve ou un pet sur une toile cirée ? That's the question…

==> Lire aussi le commentaire : "J'investirai massivement dans la formation, la recherche et l'innovation".

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Mis à jour ( Mardi, 10 Février 2009 13:38 )  

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