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Accueil Social, économie et politique Niches fiscales : le vœu pieu de Christine Lagarde

Niches fiscales : le vœu pieu de Christine Lagarde

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La ministre de l'Economie et de l'Emploi a dévoilé vendredi aux Echos ses priorités en matière d'impôt. «D’ici à 2012, la priorité absolue est d'éliminer le déficit public, elle n'est pas de baisser les impôts. La situation de nos finances publiques nous l’interdit», a-t-elle déclaré.

Là est toute la contradiction alors que le «paquet fiscal» — loi Tepa, votée il y a un an pour un coût annuel de 15 milliards d’€ — a déjà permis à 16.272 contribuables aisés voire très aisés de percevoir des remboursements du Trésor public (16.100 € en moyenne pour les bénéficiaires du «bouclier» à 60% en 2007, 47.060 € en moyenne pour les premiers bénéficiaires du «bouclier» à 50% en 2008…) et que, l'année dernière, les 486 «niches fiscales» recensées par la commission des Finances de l'Assemblée nationale ont privé l'Etat d'un total de 73 milliards d’€ de recettes : une honte !!!

Dans son interview aux Echos, estimant que «c’est un sujet politiquement juste, et plus efficace que l’instauration d’un impôt minimal», Christine Lagarde confirme réfléchir «au moyen de plafonner les niches qui ne le sont pas encore, au cas par cas» dès 2009 alors qu'en juin, elle avait émis des doutes sur l'opportunité d'un plafonnement global de ces dispositifs...

Un déficit organisé

Notre déficit public avoisine les 50 milliards d’€, soit 2,7% du PIB ou l'équivalent annuel de la fraude fiscale contre laquelle le gouvernement lutte avec mollesse, préférant se focaliser sur la petite fraude aux prestations sociales (1,5 milliard d’€ par an maximum), qui n'a rien à voir avec l'impôt mais permet de stigmatiser ses bénéficiaires... Tout récemment, le ministre du Budget Eric Woerth a annoncé un «trou» de 3 à 5 milliards sur les recettes fiscales de l'année, une perte inévitable liée à la révision à la baisse des perspectives de croissance de la France : de quoi justifier les suppressions de postes massives dans la Fonction publique ou, entre autres, la réduction du budget de la mission «Travail et Emploi». Et, pendant ce temps, Nicolas Sarkozy s'escrime à instaurer une TVA à taux réduit sur la restauration qui représenterait pour l'Etat une «ponction insupportable de 2 à 3 milliards d'euros», dénoncée par la commission des Finances.

Pas de «grand soir fiscal»

Sur les niches, on attend Christine Lagarde au tournant. «Le contexte économique et financier que nous connaissons exclut un grand soir fiscal, tout autant que l'instauration de dégrèvements d'impôts massifs», a-t-elle résumé. Sachant que ce gouvernement s'active exclusivement à favoriser les Français les plus riches et les mieux insérés en mettant à contribution — voire en dénigrant — tous les autres, bien qu'elle prône à tout bout de champ «l'équité fiscale», la ministre avoue clairement qu'elle ne fera preuve d'aucun courage politique. Il est donc certain qu'elle ne fera rien pour récupérer la moitié ou même le quart de ce manque à gagner annuel de 73 milliards. La montagne accouchera d'une souris et les vrais «privilégiés», les vrais «assistés» de ce pays pourront continuer à dormir tranquilles.

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Mis à jour ( Lundi, 28 Juillet 2008 14:33 )  

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