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La mondialisation n'impose pas de modèle

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Suzanne Berger, professeur de science politique au Massachusetts Institute of Technology, a enquêté avec douze chercheurs sur les conséquences de la mondialisation auprès de 500 entreprises et en a tiré un livre.

Et si les délocalisations n'étaient pas une fatalité ? Si la mondialisation ne condamnait pas les entreprises à jouer le moins-disant social ? Si les entreprises avaient encore devant elles un large éventail de choix stratégiques ? Ce pari, c'est celui que fait Suzanne Berger, professeur de science politique au Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans son dernier livre, "Made in Monde : les nouvelles frontières de l'économie mondiale" (Seuil). Il se base sur une étude approfondie, menée de 1999 à 2004 par treize chercheurs du Centre de performance industrielle de cette université américaine, qui ont interrogé 500 entreprises américaines, européennes, asiatiques.

Leur premier constat est que la mondialisation ne fonctionne pas comme un vaste échange de produits fabriqués dans tel ou tel pays, mais qu'elle est en réalité une imbrication très étroite des structures productives de différents pays.

Un jeu de Lego

La plupart des produits devraient être étiquetés : «Made in Monde». «Les baskets New Balance, les ballons Anagram, les ordinateurs Dell, les soutiens-gorge à dentelle élastique Boos, les iPods Apple, tous contiennent des éléments fabriqués dans de nombreux pays du monde», écrit Suzanne Berger. Il n'y a donc pas un gagnant, mais plusieurs, chaque produit combinant «les forces de sociétés, d'économies et d'individus très divers». La plupart des entreprises ont en effet «modularisé» leurs différentes fonctions de production (la conception, le design, les différentes étapes de la fabrication des composants, l'assemblage, la vente), qui, grâce à la numérisation des données, peuvent être confiées à des sous-traitants, proches ou lointains. Les entreprises américaines, explique le livre, sont celles qui sont allées le plus loin dans cette logique.

Aujourd'hui, chaque entreprise se demande donc, dans ses choix stratégiques, ce qui est le mieux pour elle : doit-elle concevoir son produit, puis fabriquer et assembler chacun des Lego qui le compose ? Ou se concentrer sur un seul Lego ? Voire sur la seule conception du produit ? Pour être compétitif, le Lego doit-il être produit dans un pays à bas coûts ?
A ces questions, les chercheurs du MIT répondent, exemples à l'appui, qu'il n'y a pas une seule réponse et des stratégies d'entreprises convergeant vers un modèle unique, mais des approches gagnantes très variées. Certes, les chaînes de distribution textile comme Gap ou H&M ne fabriquent plus leurs vêtements, mais le groupe espagnol Zara, incontestable réussite, le fait toujours dans la région de La Corogne, en Espagne. Apple a conçu l'iPod et les services associés mais ne le fabrique pas lui-même, tandis que Sony continue de faire les ordinateurs Vaio au Japon. Le groupe coréen Samsung, autre réussite, produit ses téléphones portables ou ses téléviseurs à écran plat dans ses usines. Son PDG explique : «Si nous nous retirons de la fabrication, nous y perdrons». Autre succès salué par les chercheurs, celui du fabricant de chaussures italien Geox, créé en 1995, qui emploie 5.000 personnes.

Les chercheurs du MIT constatent que, en matière d'innovation ou de création de nouveaux produits, la proximité de son marché, l'héritage culturel, «une fine combinaison de talent» et de «capital sociétal» (infrastructures, institutions financières, système juridique...) restent essentiels. L'étude prend donc le contre-pied du livre de l'éditorialiste du New York Times, Thomas Friedman, "The world is flat" (Le monde est plat), pour qui les individus talentueux du monde entier luttent à armes égales.
Suzanne Berger ne se fait malgré tout aucune illusion et prévient : il y a des opportunités pour tout le monde, mais pas de privilèges éternels.

(Source : Le Figaro)

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Mis à jour ( Vendredi, 03 Février 2006 04:39 )  

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