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100 milliards de profits à l’ombre des derricks

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Les cinq plus grandes compagnies pétrolières vont accumuler plus de profits en 2005.

À quoi va servir un tel gisement de «pétrodollars» ? Avec 100 milliards de dollars de profits escomptés en 2005, les firmes géantes du pétrole regorgent de moyens financiers, mais n’investissent pas. Le chiffre a été donné hier par le Figaro Économie. Les cinq plus grosses compagnies pétrolières du monde vont, selon les prévisions, accumuler cette année 106,8 milliards de dollars exactement. Il s’agit des deux géants des États-Unis Exxon Mobil et Chevron Corp., du groupe français Total, du britannique British Petroleum (BP) et de l’anglo-néerlandais Royal Dutch Shell. Si on ajoute la compagnie nord-américaine Conoco Phillips, le groupe énergétique italien Eni et le russe Gazprom, le total des profits serait de 141 milliards de dollars en 2005.
Des chiffres aussi colossaux, mirobolants devrait-on dire, sont obtenus essentiellement parce que ces mêmes compagnies mondiales n’ont pas suffisamment investi depuis des dizaines d’années dans la construction et la modernisation des grandes raffineries, et qu’à l’heure où la consommation de produits raffinés explose (aux États-Unis et en Chine particulièrement), les goulets d’étranglement ainsi créés font monter automatiquement en flèche les prix et les profits. D’ailleurs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime qu’il manque actuellement 20% d’investissements pour répondre à la demande mondiale des vingt-cinq prochaines années.

Le débat ressurgit alors tout naturellement sur l’utilisation des bénéfices pétroliers. Aujourd’hui, les compagnies en question poursuivent leur politique de distribution de dividendes aux actionnaires, pressées comme elles le sont par les marchés financiers. Total, qui a réalisé en 2004 un bénéfice record de 9 milliards d’euros, a redistribué un peu plus de 36% de ses profits sous forme de dividendes. De même, toujours pour valoriser leurs titres à la Bourse et en faire monter le cours, les géants planétaires du pétrole pratiquent des rachats massifs d’actions. De 2000 à 2003, les groupes du CAC 40, tous secteurs confondus, ont utilisé 56 milliards d’euros pour racheter leurs propres actions notamment afin d’augmenter leur rendement. Total, le poids lourd du CAC 40, a annoncé avoir procédé au rachat de 567.500 de ses actions entre le 22 et le 26 août, au prix moyen pondéré de 208,06 euros. Ce rachat a représenté un montant total de 118 millions d’euros.

L’euphorie boursière provoquée par de telles gestions tranche singulièrement avec la soupe à la grimace imposée aux salariés et aux consommateurs. Il devient de plus en plus problématique pour les ménages modestes de remplir leur cuve de fioul afin de se chauffer, et les automobilistes trouvent les factures d’essence chaque jour un peu plus salées.

Un article de Sébastien Ganet pour L'Humanité

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Mis à jour ( Samedi, 10 Septembre 2005 02:41 )  

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