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Chômage : la majorité vide sa boîte à outils

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La majorité UMP attend avec un brin d'angoisse l'oracle de Matignon. Ce sera demain après-midi (mercredi), lorsque Dominique de Villepin présentera sa déclaration de politique générale. En attendant, les députés piochent dans leurs boîtes à idées pour nourrir la réflexion de Matignon.

La prime pour l'emploi (PPE) tient la corde chez les «sociaux-libéraux», comme Pierre Méhaignerie, président de la commission des finances. «Il faut un geste fort de justice sociale et de soutien à la consommation», plaide-t-il. Sa solution : augmenter massivement, et uniquement, la PPE, prime d'en moyenne 500 euros versée à plus de 8 millions de salariés. Le député de l'Ille-et-Vilaine suggère rien moins que d'y consacrer l'équivalent de ce qui a déjà été fait pour l'impôt sur le revenu. Depuis 2002, l'IR a été baissé de 6 milliards, la PPE augmentée de 2,4. Il faudrait donc une rallonge de 3,6 milliards «en deux parties : la première en septembre 2005, la seconde en 2006». Pierre Méhaignerie, qui rencontre Villepin ce matin, espère le convaincre des avantages de la PPE : elle soutient la consommation des ménages populaires donc la croissance et l'emploi, et elle évite une nouvelle augmentation du Smic pour les entreprises.
Même s'ils restent prudents sur le montant, d'autres parlementaires soutiennent cette mesure. C'est le cas de Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques de l'Assemblée. «La PPE a l'avantage de faire entrer de l'argent, par le biais de la TVA, dans les caisses de l'Etat.»
Revient aussi le serpent de mer de la mensualisation de la PPE. «Si Villepin est vraiment Bonaparte, il convoque les administrations de Bercy et des Assedic et leur donne trois semaines pour que la PPE figure sur la fiche de paye», dit un sénateur de la majorité.

Patrick Ollier, pour dynamiser l'emploi, donne sa préférence aux «mesures simples» comme une franchise de charges patronales sur les 1.000 premiers euros du Smic (c'est-à-dire une exonération totale) pour les jeunes non qualifiés, et la suppression de la contribution Delalande, qui double le coût du licenciement des seniors, ou encore un titre emploi, très simple d'utilisation pour les très petites entreprises qui embauchent. Pour aller vite, le député suggère de légiférer par ordonnances.

Le sénateur Alain Lambert, ancien ministre du Budget, penche pour le cumul des salaires et des allocations de chômeurs, afin que les revenus du travail, même à temps partiel, soient très supérieurs à ceux de l'inactivité «du moins pendant une période».

Chez les libéraux, les suggestions vont vers les mesures qui ne coûtent rien au budget. Pour une raison simple : «Ne pas ouvrir la porte à un débat sur la pause dans les baisses d'impôts», explique l'un d'entre eux. Hervé Novelli, chef de file des libéraux, critique d'avance «tout recours, sous couvert de volontarisme, aux vieilles recettes qui ne fonctionnent plus», comme les baisses de charges ou les emplois aidés. «Je ne crois plus à l'efficacité des baisses de charges, nous en avons actuellement pour 17 milliards d'euros chaque année. Nous sommes au bout», explique-t-il. Il suggère donc que le premier emploi d'un artisan soit déductible de son revenu, à l'instar des emplois à domicile pour les ménages. «Les très petites entreprises sont 1,7 million, ce serait une mesure choc !»
Son collègue et proche Hervé Mariton rappelle qu'il «suffit de piocher dans les nombreux rapports existants. J'apprécierais qu'on cesse de nous parler de modèle social. Des idées, il y en a. Je suggère qu'on aille plus loin que le plan Borloo. Par exemple, pourquoi ne pas donner aux agences pour l'emploi une incitation aux résultats. Ou donner une dotation supérieure aux départements qui recasent réellement les RMistes ?». Des positions assez proches de celles d'Ernest-Antoine Seillière, qui hier, a demandé à Matignon de «choisir des mesures précises, pragmatiques, claires, à effet rapide pour que les entreprises puissent se développer et embaucher plus».

Reste la révision du code du travail. Hervé Novelli ressort une proposition déjà faite d'un code du travail allégé pour les petites entreprises. Mais le 29 mai étant passé par là, la majorité se fait prudente. «La France est en état de choc. (...) Il faudra mettre la réforme en chantier à moyen terme, avec une vaste concertation avec les partenaires sociaux», souligne Ollier. Méhaignerie, lui, juge que ces mesures ne sont praticables qu'«après des mesures fortes de justice, qui permettront de desserrer l'étau des corporatismes».

Le Premier ministre choisira-t-il parmi les outils fournis par l'UMP ? «J'espère que Villepin a la volonté de saisir les problèmes à bras-le-corps, soutient un cacique de l'UMP. Mais il faudra qu'il prenne son autonomie par rapport à l'Elysée, car, s'il écoute Chirac, j'ai des doutes...»

Un article d'Hervé NATHAN sur www.liberation.fr

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Mis à jour ( Mardi, 07 Juin 2005 16:50 )  

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