Un petit boulot d'étudiant est souvent très éloigné du métier auquel on se destine. Pourtant, la majorité des jeunes qui travaillent pendant leurs études mentionnent cette activité sur leur CV. S'ils le font, c'est qu'ils jugent l'expérience enrichissante, même quand ils en ont bavé. Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) a mené l'enquête (1) auprès de 45 étudiants appartenant à cinq filières universitaires différentes, et interrogé 208 étudiants inscrits en première année de psychologie. Sur cet échantillon, 75% avaient travaillé pendant les vacances et 25% toute l'année scolaire.
Activités les plus fréquentes : aide-éducateur, surveillant, vendeur, caissier, serveur, manutentionnaire... Des boulots essentiellement alimentaires. Mais 50% des étudiants interrogés estiment que cette expérience les a en outre influencés. Pour certains, en les amenant à redéfinir leur projet professionnel en connaissance de cause. Pour d'autres, en les poussant à envisager une orientation différente.
Ainsi, ceux qui ont le plus souffert (tâches répétitives ou physiques, absence de responsabilité) et envisageaient jusque-là un cursus universitaire court ont finalement choisi de prolonger leurs études. Dans l'espoir de décrocher un emploi plus gratifiant.
Interrogés sur leurs motifs de satisfaction, les étudiants mentionnent, primo, «le contenu du travail», deuzio, «l'ambiance agréable», et tertio, «le salaire». 86% mettent en avant une meilleure compréhension du monde du travail, et 80% se disent rassurés sur leur capacité à y trouver leur place. Plus que les tâches à exécuter, la complexité des relations humaines les a fascinés. Au travail, on compose avec les collègues, la hiérarchie, les clients. Et dans ce domaine, les petits boulots sont de véritables laboratoires sociologiques.
Du coup, quand ils évoquent leurs expériences, les jeunes mêlent toujours données objectives et ressenti. Sensibles à la dimension relationnelle et à l'ambiance, «ils apprécient particulièrement les supérieurs hiérarchiques qui ont un rôle de tuteur, offrant guidage et conseils, donnant des directives claires, sans autorité excessive», note le Credoc. Secteur plébiscité : l'animation.
A l'inverse, ceux que l'expérience a dégoûtés soulignent notamment leur solitude sur le lieu de travail, une hiérarchie autoritaire, une ambiance exécrable. Activités propices au rejet : le travail en caisse en grandes surfaces, la manutention, la saisie administrative.
Enfin, 52% des étudiants estimant que leur petit boulot leur a offert une meilleure connaissance d'eux-mêmes, le Credoc préconise que ces expériences soient spécifiquement prises en compte par les professionnels de l'orientation. Et pas minorées, comme c'est souvent le cas.
(1) «Quand les petits boulots des étudiants influencent leurs projets professionnels», Credoc, décembre 2004.
(Source : liberation.fr)
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