Selon The Economist, le marché immobilier français est le plus surcoté d'Europe, et l'un des plus surévalués au monde. Zoom sur un intolérable parasitisme.

Evoquée par Le Monde, une étude de l'hebdomadaire britannique montre que les tarifs de l'immobilier pratiqués dans l'Hexagone sont surcotés de 50% pour les loyers et de 35% pour les prix par rapport au revenu des ménages. Ce qui est énorme ! Voir ici l'article original de The Economist qui contient un tableau comparatif édifiant.

Quel rapport avec le chômage, me direz-vous ? Il est simple...
Quand le budget logement rogne à ce point le pouvoir d'achat (les prix ont doublé en dix ans et les salaires stagné), il nuit gravement à la consommation — qui est, qu'on le déplore ou non, le principal moteur de l'activité économique du pays —, ce qui, par ricochet, vide les carnets de commande des entreprises et affaiblit notre sacro-sainte croissance, donc génère du chômage et de la pauvreté. Côté entreprises, c'est aussi un boulet : il suffit de penser au loyer du Virgin Megastore sur les Champs-Elysées...

L'étude de The Economist tombe à pic. Nous sommes les champions de la surévaluation non seulement en Europe mais dans le monde : une situation intenable qu'il faut faire cesser.

Crever la bulle immobilière, en voilà une vraie "réforme structurelle" !

Alors qu'il était récemment question d'un "choc de compétitivité" à faire endosser par les salariés et les consommateurs, Pascal Riché de Rue89 écrivait ceci : «Si la France a besoin d’un "choc", c’est chez Cécile Duflot, ministre du Logement, qu’il faut le préparer. Une baisse des loyers aurait, en France, une véritable efficacité économique.»

En effet : au lieu d'engraisser une poignée de spéculateurs et de gens qui se gavent sur la pierre (on les comprend : ça rapporte beaucoup plus que de travailler… et c'est légal), dans le contexte actuel où il y a urgence, le gouvernement serait bien inspiré de remettre l'immobilier à sa juste place, en légiférant d'un côté et, de l'autre, en faisant construire un maximum de logements sociaux afin d'endiguer cette pénurie inhumaine qui fait bondir les prix. Ainsi rendrait-il du pouvoir d'achat à une majorité de ménages, et redonnerait-il de la marge à nombre d'entreprises.

Où en est Cécile Duflot, qui a promis de «faire baisser les prix de l'immobilier, des loyers et du foncier en 2013» ? Plus que jamais, son projet ambitieux est attendu. Mais avec les "socialistes", quelle ambition peut-on espérer ?

SH