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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Retraites : la réforme de l'UMP est bien la plus dure

Retraites : la réforme de l'UMP est bien la plus dure

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Puisqu'il est courant de faire du benchmarking, Slate.fr a fait un tour d’horizon comparatif des réformes en Europe et aux Etats-Unis. Accablant.

En France, au terme de la réforme, l’âge légal de départ voté la semaine dernière à l’Assemblée nationale est de 62 ans, mais la pension complète est soumise à une durée minimale de cotisation (de 162 trimestres aujourd’hui, elle passera à 166 trimestres en 2020, soit 41,5 ans comme le prévoit la réforme de 2003). Et, pour prétendre à une retraite sans décote quelle que soit la durée de cotisation, il faudra atteindre 67 ans à partir de 2018.

En Allemagne, référence la plus souvent utilisée en comparaison à la situation française, l’âge minimum est porté à 63 ans depuis 2008 avec seulement 35 ans de contribution, et la pension complète automatiquement délivrée à 67 ans (à partir de 2029 après un relèvement très progressif). Surtout, la notion d’âge minimum disparaît dès l’instant où une personne peut prétendre à 45 années de contribution, souligne le Conseil d’orientation des retraites (COR) qui s’est livré fin 2009 à une comparaison des systèmes de retraite à l’étranger et de leur réforme.

Le Royaume-Uni est un exemple intéressant dans la mesure où, par rapport à la situation actuelle et malgré un resserrement général, la réforme introduit de nouvelles souplesses. L’âge minimal pour partir en retraite sera de 68 ans (en 2046, après avoir atteint un palier de 65 ans pour les femmes en 2020) au lieu de 65 ans initialement pour les hommes et 60 ans pour les femmes. En échange de ces relèvements, il est prévu que la durée de cotisation pour obtenir une pension complète soit réduite à 30 ans dès 2010, au lieu de 44 ans pour les hommes et 39 ans pour les femmes avant la réforme.

L’Italie partait d’une situation particulièrement favorable : retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. La condition d’âge s’éteignant avec 35 années de cotisation, l’âge moyen de départ en retraite s’en trouvait avancé. En 2013, l’âge minimum passera à 61 ans et 36 ans de contribution. Toutefois, la notion de pension complète n’existe pas. Le montant de cette pension est proportionnel aux droits accumulés. Il risque donc d’être peu élevé si les retraités quittent trop tôt le monde du travail ou ont des carrières incomplètes.

En Suède, où le consensus social prime, la réforme fait passer l’âge minimum de départ en retraite de 60 à 61 ans, et la notion de pension complète sans décote (accessible auparavant à 65 ans) disparaît. Avec la réforme quelle que soit la durée de cotisation, la pension dépend des droits accumulés, le coefficient d’augmentation des droits progressant avec l’âge de départ : 5,5% à 61 ans et 7,8% à 70 ans.

A noter que les Etats-Unis ont moins resserré les conditions légales de départ que les pays européens : l’âge minimum est maintenu à 62 ans, et l’âge pour prétendre à une pension complète est relevé de 65 à 67 ans, avec une durée de contribution de 35 ans. Toutefois, les régimes publics de retraite n’ont pas la même importance outre-Atlantique : ils ne constituent que 36% des revenus des personnes de plus de 65 ans, contre 85% pour les Français du même âge. Les personnes qui ne disposent pas d’épargne individuelle doivent donc rester en activité plus longtemps : alors que ces seniors américains (de plus de 65 ans) vont chercher 34% de leur revenu dans le travail, cette part tombe à 6% en France (et 12% en Allemagne comme au Royaume-Uni).

[...] En analysant les dispositions prises à l’étranger, le COR remarque que «les réformes sont très étalées dans le temps. Entre l’annonce des mesures et la fin de la réforme, il s’écoule parfois plusieurs décennies». Aussi, s’il est un point où la France se distingue, c’est le rythme de relèvement de l’âge légal de départ, à raison de quatre mois par an — un choix délibéré et assumé, comme le répètent les ténors de la majorité pour parvenir au terme de la réforme en 2018.

[...] Toute réforme des retraites doit s’accompagner d’une réflexion sur le marché de l’emploi. La France, avec moins de 39% de 55-64 ans en activité, est le mauvais élève de l’Europe pour le travail des seniors (54% en Allemagne, 58% au Royaume-Uni et 70% en Suède). Cette situation est souvent attribuée à un âge légal de retraite plus avancé. Or, en 2007, l’âge moyen de sortie du marché du travail en Suède était de 64 ans contre 59,5 ans en France… pour un âge légal identique à 60 ans. L’exemple suédois semble démontrer qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème d’âge légal, mais de volonté pour maintenir les seniors en activité.

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Mis à jour ( Vendredi, 17 Septembre 2010 13:36 )  

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