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Accueil Social, économie et politique Au PS, le chômeur est devenu «tendance»

Au PS, le chômeur est devenu «tendance»

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Dimanche, le Parti socialiste a organisé, au Zénith de Paris, une manifestation sur le thème des libertés pour en dénoncer les attaques. La multiplication des fichiers, y compris pour les chômeurs, a été dénoncée. Reportage.

Samedi 21 mars au matin, sur mon marché parisien, une fille tractait. Bon, je fais partie des adhérents d’Apnée, bons clients pour les tracts. Le tract appelait à une réunion intitulée «Le Printemps des libertés».
- Quesako ? demandais-je à la fille.
- C’est un truc socialiste, me répondit-elle.
Le tract annonçait la présence de Martine Aubry, des chanteurs Clarika, Sanseverino… Le tout, gratos.

- Pour le concert gratuit, je suis preneuse, dis-je à la fille, mais Martine Aubry, vous la connaissez-vous ? Elle est bien ?
La «tracteuse» me répondit ne pas la connaître mais savoir qu’elle était de gauche. Je lui dis que j’en étais, mais qu’en tant que précaire-chômeuse en alternance, j’en avais ras le bol du discours du Parti socialiste sur les chômeurs assistés. Sur ce, je lui sors ma litanie sur le chômeur forcément supposé fainéant. La «tracteuse» compatit et je me suis retrouvée, ce dimanche, au Printemps des libertés.

Ça débutait à 10h15. Avec un ami, nous sommes arrivés, à 16h, sur la pointe des pieds, craignant une ambiance médiatique à tout casser. Surprise, ce sont des chômeurs qui étaient chargés de l’accueil. Plus précisément, des ouvriers en chômage partiel qui faisaient une collecte. Bonheur, je n’étais pas en Terra Incognita (terre inconnue, en latin)…

Dans la salle, atmosphère militante chaleureuse et recueillie. Certes ce n’était pas la foule. Mais qui était au courant du lieu et du programme de cette manifestation ? Combien de militants ont-ils tracté pour ce truc ? Mystère !

Durant le temps de ma présence, j’ai assisté à une succession d’interventions du milieu associatif et politique, passionnantes, sur le thème des libertés menacées, dont celle des Internautes. Je n’ai pas pris de notes, je comptais sur les journalistes en service qui étaient dans la salle pour faire le compte-rendu.

En fait, si vous voulez tout savoir, vous devrez vous fendre de 5 € et acheter l’abécédaire publié par le PS sous le titre «La France en libertés surveillées». Il commence par A comme ADN (test) et finit par Z comme (zones d’attentes). C’est Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale aux libertés publiques et à la justice, au PS, qui a coordonné le bouquin. Très intéressant. Mais, à la lettre C de l’abécédaire, vous ne trouverez pas «C» comme chômage.

Regrettable ! Mais ne jetons pas la pierre si vite. Je tiens à signaler, car cela se sait peu, que Martine Aubry, dans son contre-plan de relance, a proposé de prolonger de six mois la durée d’indemnisation des chômeurs ainsi qu’une aide immédiate de 500 € pour les bénéficiaires des minimas sociaux (le BMN, je ne vous dis pas le nom à coucher dehors !).

Donc, dimanche, au milieu du débat socialiste, la désormais et toute nouvelle incontournable cause des chômeurs a surgi. Vous ne le savez pas encore, excepté si vous lisez les articles d’Actuchomage, mais de pouilleux, le chômeur est devenu tendance. Ne boudons pas notre plaisir…

C’est Patrick Bloche, à la tête de la fédération de Paris qui a défendu notre cause. Indirectement. En effet, il s’est ému de la situation des jeunes sans travail. Je vous répète le sens de son intervention, je n’avais pas de dictaphone, excusez : Le député de Paris a dénoncé que des brevets de bonne conduite soient échangés contre les allocations pensées pour les jeunes (j’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une critique contre Martin Hirsh, défenseur du RSA, mais je ne suis pas très sûre.) De fil en aiguille, il en est venu à sous-entendre que l’indemnisation en période de chômage est un droit.

A ceux qui seraient tentés de dire que je ne mégote pas mon enthousiasme, dois-je rappeler qu’on revient de loin ? Je vous parle d’un temps que les jeunes chômeurs n’ont pas connu. Celui de l’époque où Manuel Valls (maire socialiste d’Evry) nous appelait les «assistés». Dois-je en dire plus pour vous convaincre qu’il s’est passé quelque chose chez les socialistes, ce dimanche, qui peut donner une goutte d’espoir dans un océan de désolations pour les chômeurs et les gens de gauche ? Ha si j’oubliais, merci les «musicos».

Patricia Sudolski
Mis à jour ( Mardi, 24 Mars 2009 11:19 )  

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