De la «participation organisée des demandeurs d’emploi à Pôle Emploi»

Samedi, 14 Mars 2009 01:00
Imprimer
A l'heure où, plus que jamais, le chômeur n'est ni invité ni concerté afin de donner son avis quant aux affaires qui le concernent et au sort qu'on lui réserve, voici une initiative surprenante, peut-être un peu vaine, mais certainement pleine de bonne volonté...

Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC), le MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires) et l'Agence Nouvelle des Solidarités Actives (ANSA, association créée en janvier 2006 par Martin Hirsch avant qu'il ne devienne Haut commissaire pour Nicolas Sarkozy. Parmi ses membres fondateurs, on trouve aussi… Laurent Wauquiez) ont organisé un colloque «avec le soutien de Pôle Emploi», intitulé :

«La participation organisée des demandeurs d’emploi à Pôle Emploi : bilan, enjeux et perspectives»

Ce colloque aura lieu mercredi après-midi à Bercy, au ministère de l'emploi. Nous qui rêvions de visiter ce haut lieu de l'économie française, c'est chose faite : comme nous, nos camarades des associations de défense des chômeurs (AC!, APEIS, MNCP, CGT-Chômeurs…) ont été conviés.

VOIR L'INVITATION... Ça en jette !

Parmi les prestigieux participants, on note Martin Hirsch, Laurent Wauquiez ou Christian Charpy (qu'on ne vous présente plus…), ainsi que le nouveau médiateur national de l'emploi Benoît Genuini (chargé de traiter les réclamations sur le fonctionnement de Pôle Emploi, ça tombe bien !). La crème de la langue de bois sera donc au rendez-vous : tout juste pourra-t-elle, peut-être, se délier lors du cocktail de clôture dont nous ne louperons pas une cacahuète.

Mais, nous direz-vous, c'est quoi, la «participation organisée des demandeurs d’emploi à Pôle Emploi» ? On pense d'abord aux comités de liaison, instaurés par la loi de lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998 et qui servaient de relais entre les organisations représentatives des usagers du service public de l'emploi et celui-ci. Avec la fusion ANPE/Assedic et l'hydre qui en est sortie, un bilan et une amélioration s'imposent.

Surtout, il y a urgence : dysfonctionnements, paiements en souffrance et évitement, sans compter le nouveau système de traitement des dossiers qui génère de regrettables erreurs, le nouveau système de rapprochement des offres qui multiplie les propositions inadéquates, ou l'odieux 3949. Tout cela s'est fait sans nous, à grands renforts de milliards dont on se demande à qui ils profitent.

Pourtant, d'habitude, quand on se vante de vouloir offrir un meilleur service à ses «clients» — car c'est bien comme cela que l'on veut nous appeler, et c'est bien comme cela que cette «réforme» nous a été vendue — on procède, justement, à une enquête préalable afin de définir au mieux leurs besoins et leurs souhaits. Or ici, rien de tel. Même schéma avec les négociations Unedic où le sort des chômeurs se scelle sans que leurs représentants soient conviés : en fait, ces indésirables restent dehors à manifester sur le trottoir de l'avenue Bosquet sous l'œil vigilant des CRS.

Bref, un privé d'emploi est habituellement traité avec soupçon ou condescendance, et on lui demande juste de subir, d'obéir et se taire. Dans de telles conditions, aggravées par la politique de Nicolas Sarkozy, à quoi peut bien servir un tel colloque puisque tout a été planifié sans nous ?

Une seule façon de le savoir : y aller. Nous y serons, et on vous racontera.

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Vendredi, 13 Août 2010 01:40 )