Privatisation de la Poste : l’utopique référendum

Vendredi, 12 Septembre 2008 11:17
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Mercredi, les députés socialistes, «opposés à la privatisation de la Poste», ont annoncé qu'ils déposeraient une motion référendaire si le texte sur l'ouverture du capital de l'établissement public venait en discussion au Parlement avant le vote d'une loi organique permettant un référendum d'initiative populaire.

En vertu de l'article 11 de la Constitution qui permet au président de la République, sur proposition du gouvernement ou du Parlement, de soumettre à référendum un projet de loi portant «sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la Nation et aux services publics qui y concourent», diverses organisations (syndicats, associations et politiques) doivent se réunir ce soir pour finaliser un appel commun en faveur d'une consultation populaire.

Il n'y a aucune chance que cette démarche aboutisse, et ce pour deux raisons :
- D'abord, l'ouverture des services postaux à la concurrence est inscrite dans le programme de l'UE : cette privatisation obéit à une directive européenne. Or, comment ceux — notamment la majorité des socialistes — qui ont toujours voté «pour» les traités européens successifs tomberaient des nues quant à leur véritable contenu et refuseraient, subitement, de s'y conformer ? On n'y croit pas une seconde...
- Ensuite, comment Nicolas Sarkozy autoriserait-il un référendum d'initiative populaire sur l'ouverture du capital de la Poste alors qu'il a déjà confisqué le vote aux Français sur le traité de Lisbonne ?

Pourquoi donner de faux espoirs aux Français ? Ils ont élu Nicolas Sarkozy, dont le parti règne au Parlement : ils récolteront donc ce qu'ils ont semé car, avec lui, «tout est possible».

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Mis à jour ( Vendredi, 12 Septembre 2008 11:17 )