Un marché commun asiatique se prépare

Lundi, 29 Novembre 2004 14:52
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Croissance chinoise oblige, l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) projète de se constituer au plus vite en un vaste marché commun. Réunis depuis samedi à Vientiane (Laos) pour le sommet de leurs chefs d'Etat, les grands et les petits du continent asiatique se rencontrent avec la ferme volonté d'ouvrir les espaces commerciaux, de trouver des solutions pour améliorer la compétitivité de leur bloc, et de bâtir à terme un vaste ensemble capable de rivaliser avec l'Union européenne et les Etats-Unis (incorporant éventuellement l'Australie et la Nouvelle-Zélande).
Un objectif qui sera complexe à atteindre : en dépit des barrières psychologiques et des tendances nationalistes, tous ses membres devront supprimer leurs taxes douanières et développer leurs synergies internes afin de mettre en place un marché commun d'ici 2020 regroupant 15 pays, et plus de 500 millions de personnes !

Cette alliance naissante est-elle une menace ?
La Chine et son énorme potentiel de réserves de changes ont été à l'origine vendredi d'une belle panique en envoyant le dollar au tapis, témoignant au passage de son emprise grandissante sur l'économie mondiale. Tout est parti d'une déclaration d'un membre du comité monétaire de la banque centrale dans la presse chinoise, qui notait que la Chine réduisait ses avoirs en bons du Trésor américain pour éviter une dépréciation de ses investissements en raison de la baisse du dollar... Il faut savoir que les Etats-Unis, pour financer leurs gigantesques déficits - budgétaire et comptes courants - comptent particulièrement sur le Japon et la Chine pour acheter des bons du Trésor américain (ces deux pays en sont les deux premiers investisseurs). Mais depuis plusieurs semaines, les Chinois misent davantage sur des actifs en euros et multiplient les investissements dans divers pays et différents secteurs économiques "afin de pérenniser les sources de matières premières dont a besoin l'économie chinoise", a souligné Murat Toprak, économiste à la Société Générale. Cela signifie que la Chine "aura de moins en moins de ressources à affecter au financement" des déficits américains, a-t-il poursuivi en qualifiant le coup de chaud sur le dollar vendredi d'une "réponse du berger à la bergère".
"Quand la Chine s'éveillera..."

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Mis à jour ( Lundi, 29 Novembre 2004 14:52 )