Les dessous du «vote utile»

Jeudi, 19 Avril 2012 12:01
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Tel est le principal argument de campagne d'un candidat aussi terne que présomptueux, représentant d'une «gauche molle» qui ménage la chèvre (les électeurs) et le chou (les marchés).

Oui, nous n'inventons rien : Hollande plaide pour le vote utile. Afin de virer l'ignoble Sarkozy, outre agiter encore le spectre de 2002, on convainc l'électeur tenté par la «gauche folle» qu'il doit faire preuve de raison. Et ça marche aussi au centre voire à droite puisque certains, y voyant un moindre mal, par défaut lui donneront leur voix.

Pourtant, parmi les récents soutiens du candidat social-démocrate socialiste, on note la présence du premier ministre belge, Elio Di Rupo. Celui-ci est en train d'imposer à son peuple une bonne cure d'austérité, notamment à ses chômeurs. Mais ce n'est qu'un détail...

En voici un autre. Lisant ce matin L'Expansion.fr, que découvrons-nous ? Que le candidat du Parti socialiste a, lui aussi, un joli réseau parmi les patrons (après tout, rien de mal à ça. C'est même, là aussi, «utile»).

Et parmi ces "entrées dans le monde de l'entreprise", on note la présence de Denis Kessler : «Le PDG de Scor est resté en contact avec François Hollande qu'il a rencontré à HEC, et avec lequel il s'entretient régulièrement», peut-on lire. Serait-ce une manœuvre de L'Expansion à l'encontre du candidat social-démocrate socialiste ? Dans cette campagne, on n'est certes pas à une boule puante près.

Car qui est Denis Kessler ? Souvenez-vous... Alors qu'il était vice-président du Medef, encensant le programme de Nicolas Sarkozy, il déclarait dans une tribune du magazine Challenges datée du 4 octobre 2007 :

«Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. (…) Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork tant elles paraissent variées, d’importance inégale et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme... A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. [Lequel] est à l’évidence complètement dépassé, inefficace, daté.»

Tiens donc ! Et ce gentil patron serait un contact régulier du candidat de "la gauche" ?
Si cela ne vous choque pas, nous oui.

SH


François Hollande se pliera, lui aussi, aux injonctions des marchés :


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Mis à jour ( Samedi, 21 Avril 2012 18:12 )