L'extrême pauvreté a tué plus d'une personne par jour l'année dernière dans la cinquième puissance économique mondiale, tandis qu'en ce début 2009 six premiers décès ont déjà été enregistrés.

Le collectif «Les Morts de la Rue» procède désormais à un comptage hebdomadaire du nombre de victimes qui s'efforce d'en préciser les lieux et les circonstances. «Cette liste n'est pas complète, car nous n'apprenons les décès souvent que quelques semaines ou mois après et que, d'autre part, manquent ceux de plusieurs grandes et moyennes villes de France», pondère l'association qui, par ce décompte régulier, «souhaite témoigner que le scandale de la mort dans la rue existe en hiver comme en été».

Car ce n'est pas le froid qui tue ces gens — dont on dit trop facilement qu'ils ont "fait le choix de la rue", tout comme on suppose que les RMIstes ou les chômeurs ont délibérément opté pour leur sort — mais la grande pauvreté dont on imagine mal qu'elle soit un choix de vie en France, au XXIe siècle. Pauvreté qui est, par contre, bel et bien le résultat de choix économiques et politiques.