Formation des chômeurs, un accès restreint et inégalitaire

Mardi, 18 Juillet 2006 10:48
Imprimer
En 2004, 9% des demandeurs d'emploi sans qualification ont suivi une formation, contre 15% de ceux ayant un niveau bac et 23% de ceux ayant un diplôme de l'enseignement supérieur.

C'est ce qu'a observé la DARES - le service de recherches du ministère de l'Emploi - dans une étude éloquente qu'elle vient de publier : l'accès à la formation des chômeurs, qui reste très limité, est aussi très inégalitaire (diplôme, âge, indemnisation…) en dépit du "projet d'action personnalisé" mis en place depuis juillet 2001 et de l’"accompagnement renforcé" pour les plus en difficulté.

Certes, au cours de l’"entretien d'actualisation" qu'effectue le demandeur d'emploi avec l'ANPE au bout de six mois de chômage, la possibilité de suivre une formation est évoquée dans près d'un cas sur deux (44%), que ce soit à l'initiative du chômeur ou du conseiller. La DARES remarque que la possibilité de formation est beaucoup moins souvent proposée aux chômeurs indemnisés ou à ceux qui ont plus de 45 ans. Finalement, à l'issue de l'entretien, seuls 16% se voient prescrire une formation et, six mois plus tard... ce ne sont plus que 7% des demandeurs d'emploi qui sont effectivement entrés en formation. Démarches complexes, financement, organisation familiale ou personnelle : autant de barrières qui favorisent la déperdition et le découragement.

Quand on sait que l'accès à la formation continue pour les salariés oscille entre 25% (source : INSEE - 2003) et 36% (source : CEREQ - 2001), on se doute bien que la formation professionnelle n'est déjà pas vraiment une priorité dans notre pays. Elle l'est encore moins pour les chômeurs : imaginez que, plus encore que des salariés en poste, ils ont besoin d'une formation pour bonifier leur expérience et retrouver un emploi, mais qu'ils ne sont que 7% à finalement en bénéficier. De même, il n'est plus un secret que les budgets se réduisent, que les stages sont créés et financés en fonction des métiers "en tension" relevés par les enquêtes BMO de l'Unedic, et que leur durée s'est raccourcie au fil des années (4 mois en moyenne).
Non, la lutte qualitative contre le chômage n'est pas à l'ordre du jour.

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Mardi, 18 Juillet 2006 10:48 )