Croissance : ralentissement confirmé

Vendredi, 19 Août 2005 13:29
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L'INSEE confirme aujourd'hui qu'avec l'essoufflement des dépenses des ménages, le recul de l'investissement des entreprises et un déficit record du commerce extérieur, la croissance française a stagné au deuxième trimestre avec une progression du PIB de 0,1% seulement... Une nouvelle qui assombrit les perspectives économiques pour 2005.

Conforme aux attentes des analystes et à l'estimation précoce annoncée vendredi dernier par l'Institut, ce chiffre compromet fortement l'objectif gouvernemental d'une croissance approchant les 2% sur l'ensemble de l'année : il vise désormais officiellement un "plafond" de croissance de 2%, alors qu'auparavant il espérait un taux compris entre 2 et 2,5%.

Au deuxième trimestre, les dépenses de consommation des ménages ont diminué de 0,3% (après une hausse de 0,8% sur les trois premiers mois de l'année), entamant de 0,2 point la croissance du PIB. L'investissement des entreprises a également accusé un recul de 0,4% alors qu'il avait progressé de 1,5% au premier trimestre, faisant reculer de 0,1 point l'évolution du PIB.
La croissance a aussi été freinée par la détérioration de la balance commerciale : les exportations sont reparties à la hausse, progressant de 1% après avoir reculé de 0,2% au premier trimestre, et le rythme des importations s'est accéléré avec une hausse de 1,3% contre +0,7% de janvier à mars. Au total, l'INSEE relève que le solde du commerce extérieur a pesé sur la croissance, entamant de 0,1 point la hausse du PIB.

En faisant abstraction de la hausse des stocks, "le PIB affiche un recul de 0,3%. L'activité hexagonale intrinsèque s'est donc repliée au deuxième trimestre", souligne Marc Touati, économiste de Natexis Banques Populaires. Les deux "piliers" habituels de la croissance, consommation des ménages et investissements des entreprises, "ont été défaillants", commente-t-il, ajoutant que le repli de 0,3% des dépenses des Français constitue "son plus mauvais résultat depuis le quatrième trimestre 1996".

Le ministre de l'Economie Thierry Breton, qui avait parlé de "trou d'air" à propos de la faible croissance du premier semestre, s'était dit mardi "nettement plus confiant pour le deuxième semestre". "Nous sentons clairement, en ce qui concerne par exemple la création d'entreprise, la production industrielle, le moral des entrepreneurs, que tous ces indicateurs sont en train de virer au vert", avait-il déclaré.

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Mis à jour ( Vendredi, 19 Août 2005 13:29 )