Contrôle des chômeurs : Jean-Louis Borloo tente de rassurer

Mardi, 03 Mai 2005 15:22
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Face à la crainte de certaines organisations syndicales de voir le gouvernement renforcer le contrôle des demandeurs d'emploi, Jean-Louis Borloo assure aujourd'hui "qu'il n'est pas question de mettre un gendarme derrière chaque chômeur".

"La priorité est de leur offrir un accompagnement de qualité dans leur recherche d'emploi", assure le ministre de la Cohésion sociale dans le journal Les Echos. "Dans ce cas, on est en droit d'exiger d'eux qu'ils jouent le jeu de la formation et de la qualification". "C'est l'idée qui prévaut avec la CRP (Convention de reclassement personnalisé) et c'est comme ça que fonctionnent tous les pays qui ont mis en place un système performant de lutte contre le chômage", dit-il. Face à un taux de chômage supérieur à 10%, M. Borloo promet que "tous les outils du plan de Cohésion sociale se mettent en place", dont la CRP. "C'est un travail long que nous avons engagé, avec pour objectif de baisser de trois points en cinq ans le taux de chômage structurel", rappelle-t-il. "Je n'ai pas changé d'avis : le chômage devrait baisser au second semestre".

La Convention de reclassement personnalisé prévoit, sur une durée de huit mois, un renforcement des actions de formation, un bilan de compétences et une aide à la recherche d'un emploi, le tout avec un suivi individualisé et une meilleure indemnisation. Ce dispositif est prévu pour les licenciés économiques des entreprises de moins de 1.000 salariés. Mais selon plusieurs syndicats, un autre projet - gouvernemental celui-là - qui pourrait être présenté à l'ANPE et à l'Unedic en juin, prévoit un "profilage" des chômeurs, et des sanctions plus rapides et accrues en cas de refus d'une proposition d'emploi ou de formation. Lundi, le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a dénoncé sur Europe 1 "un mouvement de culpabilisation qui est dangereux". "On a un peu le sentiment que, comme les pouvoirs publics n'arrivent pas à faire baisser le chômage, ils vont faire baisser le thermomètre en radiant les chômeurs", a-t-il déploré. "C'est dangereux, quand il y a 2,5 millions chômeurs et beaucoup plus si on intègre les gens aux minima sociaux, c'est 6 à 7 millions de personnes qui sont en difficulté : on ne peut pas dire que c'est leur faute", a-t-il ajouté.

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Mis à jour ( Mardi, 03 Mai 2005 15:22 )