Persistance des inégalités hommes/femmes chez les cadres

Vendredi, 04 Mars 2005 16:17
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A l'occasion de la journée internationale des femmes du 8 mars, l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) publie une étude sur les inégalités professionnelles hommes/femmes qui "persistent" chez les cadres.

Les femmes "représentent 30% des effectifs cadres contre à peine 15% il y a 30 ans", mais "les inégalités persistent", estime l'APEC : "Leur salaire est inférieur de 21% à celui des hommes" et "elles représentent moins de 10% des dirigeants d'entreprises et moins de 5% des membres des conseils d'administration".
Ce phénomène du "plafond de verre" (niveau de progression professionnelle que les femmes n'arrivent pas à dépasser) n'est pas nouveau. Il fait l'objet du même triste constat chaque année. L'APEC parle aussi des "cloisons de verre" qui cantonnent les femmes "dans des fonctions à dominante administrative ou tertiaire".

Pourquoi ces inégalités persistent-elles ? L'APEC évoque l'enseignement supérieur, où les femmes représentent 56% des effectifs dans les universités, mais tombent à 49% dans les écoles de management et 25% dans les écoles d'ingénieurs, a priori deux viviers de cadres supérieurs.

Que faire pour que cela change ? Pour les salaires, le président Jacques Chirac a demandé début janvier au gouvernement de "présenter sans tarder" un projet de loi afin de "parvenir à l'égalité salariale" hommes-femmes "dans un délai maximum de cinq ans", pour tous les salariés. La ministre de la Parité et de l'Egalité professionnelle Nicole Ameline a indiqué jeudi que le texte devrait être prêt "dans la deuxième quinzaine de mars" et qu'il pourrait prévoir des "sanctions" contre les entreprises récalcitrantes.

Sans se référer à l'annonce présidentielle, l'APEC estime que, de manière générale, "l'impact de la législation est limitée" : "Elle ne constitue qu'une condition nécessaire, mais non suffisante, pour faire progresser en profondeur et durablement la place des femmes cadres". A la place des lois, l'APEC propose aux entreprises - pour qui "la réduction des inégalités est une nécessité économique" - des mesures concrètes : "favoriser le recrutement des femmes", "utiliser la formation continue comme instrument de promotion", concilier "l'articulation vie privée/vie professionnelle". Sur ce dernier point, l'APEC cite des entreprises qui "veillent à ce que les réunions ne commencent pas avant 9H et ne s'achèvent pas après 17H" ou d'autres qui "préparent le retour dans l'entreprise d'une cadre" après son congé maternité. L'APEC mentionne également les crèches d'entreprises.
Mais les femmes doivent aussi prendre leur destin en main, insiste l'APEC qui les encourage par exemple à "désacraliser les fonctions de pouvoir et de management" ou "à développer le mentoring", par lequel "des femmes accompagnent d'autres femmes pour faciliter leur évolution".

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Mis à jour ( Vendredi, 04 Mars 2005 16:17 )