En France, où nous faisons partie des mauvais élèves de la zone euro, on ouvre la chasse aux chômeurs pour faire baisser nos chiffres. A Pékin, pour montrer aux yeux du monde que le pays est un modèle de prospérité, on ouvre la chasse aux pauvres en vue des Jeux Olympiques.

Tout est question d'apparence ! Si certains chiffres servent à tronquer les réalités, ce taux de croissance qu'on lui envie tant ne peut escamoter ni la pollution galopante, ni la grande misère qui persiste en Chine. Car les mendiants, peu présents dans les villes chinoises il y a 20 ans, ont refait leur apparition avec "l’ouverture" et les "réformes" économiques...

D'ici cet été, la police locale va donc se charger de traquer 24 heures sur 24 les individus qui font tâche, ceux qui «ternissent l’image de la ville et affectent l’ordre social» afin de «mettre en place un environnement harmonieux et civilisé pour les jeux Olympiques», selon les termes d’un haut responsable. «Ils n'auront nulle part où se cacher», insiste le Beijing Morning Post. Ainsi, mendiants et petits trafiquants seront boutés hors de la capitale par des patrouilles zélées jusqu'à ce que place nette soit faite - adieu crachats et SDF ! -, le temps d'un grand raout mondial dont les valeurs sportives et morales s'inclinent toujours plus devant celles du commerce.