La «méritocratie» du chômage

Mardi, 27 Février 2007 19:14
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J’aimerais savoir pourquoi on oblige tous les demandeurs d’emploi, quelle que soit leur situation, à se rendre chaque mois à l’ANPE afin d’y rencontrer un «conseiller» pour un entretien qui s’avère à chaque fois totalement inutile ? Lorsqu’un demandeur d’emploi habite loin de son agence et n’a pas les moyens financiers suffisants pour se déplacer tous les mois, est-il normal qu’on le menace de radiation s'il ne se rend pas à son entretien mensuel ?

Vu du coté des chômeurs, on ne peut pas s’empêcher de penser que cette obligation à se déplacer jusqu’à l’agence ANPE la plus proche est en fait destinée à montrer que l’ANPE fait un vrai travail. Peu importe si l’entretien ne sert en fait qu’à contrôler les chômeurs et pas à les aider à retrouver un emploi. D’ailleurs, pour trouver du travail, postuler à une offre, il ne sert à rien de rencontrer un conseiller : les courriers, le téléphone et l’Internet sont des solutions bien plus efficaces, rapides et moins coûteuses !

Malheureusement, le seul objectif réel que se fixe l’ANPE c’est d’avoir reçu, à la fin du mois, un maximum de demandeurs d’emploi. Qu’importe si le chômeur retrouve du boulot ou pas, l’ANPE n’a aucun résultat ni même aucun objectif à produire en terme de retour à l’emploi !

Si l’on nous dit que le nombre des chômeurs diminue depuis plusieurs mois c’est, tout le monde s'en doute, en très grande partie lié à des «radiations de la liste des demandeurs d’emplois». Tous les chômeurs, surtout ceux qui ne sont pas indemnisés par l'Assedic, n’ont aucune envie de subir l’humiliation mensuelle de l’entretien : le conseiller - que l’on devrait appeler le contrôleur - vous demande pour la millième fois votre CV (mis à jour !!!) et ensuite, selon l’humeur, il vous sermonne d’être tellement incapable de trouver du travail, ou alors il vous parle de ses prochaines vacances...

Si l’évolution de l’ANPE continue dans cette voie, il faudra bientôt payer pour être sur la liste !
Il y a seulement quelques années on traitait les chômeurs avec «compassion» en reconnaissant qu’on n’aimerait pas être à leur place. Aujourd’hui le discours a changé, les chômeurs sont traités comme des délinquants, des fainéants qui refusent de travailler et qui préfèrent vivre en parasites sur le dos de la société. Certains hommes politiques ont prévenu : il va falloir que cela change, bientôt il faudra le mériter pour être chômeur !

(Source : HNS-Info)

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Mis à jour ( Mardi, 27 Février 2007 19:14 )