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Accueil La revue de presse "Un emploi précaire n'est-il pas préférable au chômage ?"

"Un emploi précaire n'est-il pas préférable au chômage ?"

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Une interview de Jean-Pierre Revoil, directeur général de l'UNEDIC, par Rémi Barroux pour Le Monde :

L'emploi salarié dans le secteur marchand a augmenté de 0,4% au deuxième trimestre 2006, selon vos chiffres. Cela correspond-il à de "vrais" emplois ?
À la mi-2006, la conjoncture de l'emploi est bonne et en cohérence avec l'actualité économique. En un an, on a enregistré plus de 200.000 emplois nouveaux dans le secteur privé. Et sur le seul premier semestre 2006, 128.500 créations d'emplois, soit plus que sur toute l'année 2005.

Certains analystes insistent sur la nature précaire de ces emplois, contrats courts, contrats aidés...
Nous assistons à un nombre record de créations dans le secteur de la construction. La baisse des emplois industriels ralentit. Mais dans le tertiaire, le secteur le plus dynamique, plus de la moitié des nouveaux emplois sont de l'intérim. Cela montre l'incertitude de nombreux chefs d'entreprise.

Pourtant la croissance semble reprendre ?
On répète beaucoup que l'embellie actuelle risque de n'être pas durable. Dans ces conditions, un employeur préfère ne pas embaucher en contrat à durée indéterminée (CDI) et préfère l'intérim et des contrats courts. Cela étant, il y a un débat : un emploi "précaire" n'est-il pas préférable au chômage ? La question du bon type de contrat se posera tôt ou tard.

Confirmez-vous la concordance entre les créations d'emplois et la baisse du chômage ?
En effet, l'ensemble des ressources en main-d'oeuvre est quasiment stable, l'apport démographique est compensé par les départs anticipés à la retraite. Deux chiffres : à fin juin, le chômage a baissé de quelque 267.000 demandeurs d'emploi en un an et l'emploi du secteur privé a progressé de 201.400. A cela, on peut rajouter environ 40.000 nouveaux emplois dans le secteur non concurrentiel, dus en grande partie aux contrats aidés. Il y a donc une interaction évidente.
Cependant, bien que le chômage diminue, les flux restent inchangés et on a presque autant d'entrées au chômage qu'avant. Cela s'explique par le turn-over important que génèrent les contrats courts, les fins de CDD et de missions d'intérim. Il y a toujours autant de personnes dispensées de recherche d'emploi, les seniors de plus de 57,5 ans : environ 170.000 par an qui optent dès lors pour une préretraite, alors qu'il convient d'accroître l'emploi des 55 ans et plus.

Le gouvernement n'assure-t-il pas vouloir favoriser l'emploi des seniors ?
La solution n'est pas d'intégrer les 400.000 dispensés de recherche d'emploi, ce qui ferait exploser les chiffres du chômage, mais d'arrêter de proposer de nouvelles dispenses.

L'Unedic a de plus en plus recours aux prestataires privés. Le directeur de l'ANPE, Christian Charpy, vous propose pourtant de faire aussi bien que le privé, mais pour moins cher.
Je ne veux pas polémiquer avec l'ANPE. Je me réjouis donc de ses propositions et de ses propres expérimentations. Ma volonté est que les chômeurs disposent d'un accompagnement renforcé. Si l'ANPE le fait, c'est tout ce que nous souhaitons. Mais sur les quelque 250.000 demandeurs d'emploi identifiés comme potentiellement de longue durée, nous en avons confié 46.000 au privé : il en reste donc près de 200.000. L'ANPE n'a que 30.000 agents, elle ne peut pas tout faire. Dans le cadre de nos expérimentations, le retour à l'emploi de 46.000 chômeurs nous coûte quelque 168 millions d'euros : cela représente, d'après nos calculs, une économie de 250 millions l'an et surtout sept mois de chômage en moins en moyenne pour les demandeurs d'emploi. Enfin, je rappelle que l'Unedic finance un quart du budget de l'agence nationale, soit 500 millions d'euros par an et que, de son côté, l'ANPE fait appel à quelque 4.000 opérateurs privés, quand nous en avons choisi 17 pour l'accompagnement des chômeurs.

Dans quelques jours, va débuter la "remise à plat" de l'assurance-chômage. Quelles sont les pistes de réflexion ?
Il paraît évident que les thèmes principaux peuvent tourner autour du rapport entre chômeurs indemnisés ou non, la place de l'Etat dans ce système, la définition de l'offre valable d'emploi, les droits et les devoirs des demandeurs d'emploi et donc le contrôle, les contrats courts et leur incidence sur le chômage, etc...

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Mis à jour ( Vendredi, 15 Septembre 2006 14:11 )  

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