La mairie de Paris veut expulser AC!

Lundi, 07 Août 2006 15:27
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Intervenant dans un secteur hélas fort peu porteur, les associations de chômeurs ne peuvent s'en sortir financièrement et sont tibrutaires des subventions & subsides de certains institutionnels. Il est donc ardu de jouer les trouble-fête et dénoncer les injustices sans risquer de perdre son autonomie. Tel est le problème : la liberté sans moyens n'existe pas. Le chômage est tabou, le chômage isole, le chômage ne paie pas : c'est tout le drame de ces associations méritantes qui, pour défendre les plus démunis, ne peuvent se contenter des modestes contributions de leurs adhérents.

Un communiqué d'AC! :

Le 21 juillet, après que la ville de Paris et la SIEMP, société HLM qui appartient à la Ville de Paris et bailleur du local national du réseau AC! (Agir ensemble contre le chômage), aient envoyé la police et les huissiers contrôler les précaires au local national d’AC!, 23 bis rue Mathis (Paris 19ème) en pleine permanence sociale, AC! avait «réquisitionné» l’espace insertion du 19ème arrondissement pour obtenir des explications des donneurs d’ordres.

Jeudi 27 juillet, lors d’une rencontre entre une délégation du réseau AC! et ces donneurs d’ordres, à savoir la SIEMP et la mairie de Paris (Delphine Levy, P.S., conseillère au cabinet de Bertrand Delanoë - Mylène Stambouli, Verte, adjointe à l’exclusion à la Mairie de Paris et administratrice de la SIEMP et son directeur de cabinet, Benjamin Poiret - Agnès El Majeri, membre du cabinet Stiévenard, adjointe PS aux affaires sociales - Claire Lanly, directrice générale de la SIEMP), Delphine Lévy a indiqué que la procédure d’expulsion du réseau AC! de son local serait engagée devant le tribunal d’instance en septembre 2006.

Après que la SIEMP ait invoqué des mobiles juridiques à cette expulsion (le bail a été résilié en mai 2006 par la tendance d’AC! dite «secrétariat national» sans que celle-ci mentionne le maintien du réseau AC! dans les lieux), la mairie de Paris a revendiqué sans détour le caractère politique de cette mesure : la mairie de Paris ne comprendrait pas les attaques qui sont faites à sa politique de l’emploi. AC! ne saluerait pas comme il convient les fantastiques efforts d’icelle et son admirable politique de soutien aux chômeurs et aux RMIstes (depuis la loi de décentralisation de 2003, le Maire de Paris gère lui-même l’attribution du RMI aux Parisiens). Les occupations des lieux de contrôle & répression, voire de dénis de droits des précaires sont jugées inacceptables par la Mairie de Paris, celles-ci «perturberaient» les usagerEs. (L’occupation des lieux où se décident notre sort - ANPE, ASSEDIC, mais aussi CAF, "espace insertion", EDF... - est pourtant l’une des seules armes dont dispose jusqu’ici le mouvement des chômeurs et précaires, la possibilité de faire grève étant quasi nulle).

C’est donc contre des pratiques largement partagées au sein des luttes de précaires et du réseau AC! que la municipalité de Delanoë prend position en utilisant la manière forte.
Bref, à l’instar de ses prédécesseurs, la majorité municipale n’aime que les godillots et entend se débarrasser des associations qui ne lui servent pas la soupe.

La Mairie de Paris semble vouloir faire le ménage avant les prochaines échéances électorales.

Le réseau AC! ne se laissera pas chasser de son local sans réagir.

(Source : www.ac.eu.org)

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Mis à jour ( Lundi, 07 Août 2006 15:27 )