La déception des stagiaires

Jeudi, 23 Février 2006 20:37
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Comment pouvait-il en être autrement ? Des représentants du collectif de défense des stagiaires Génération Précaire ont été reçus aujourd'hui pendant plus de deux heures par Dominique de Villepin et ses conseillers. A sa sortie de Matignon, la délégation déclare ne pas avoir été écoutée.

"On est un peu déçus. On se demande vraiment à quoi ça sert de nous recevoir si ce n'est pas pour nous écouter", a déclaré Julien, jeune économiste de 25 ans actuellement en CDD et au visage caché par un masque blanc. "C'est l'occasion (...) Malheureusement, le gouvernement a décidé de ne pas amender plus loin son projet de loi", a-t-il déploré : "Le stage reste l'ovni juridique qu'il est. Les stagiaires ne sont toujours pas dans le code du travail. Ils ne sont nulle part".

Génération Précaire souhaitait saisir l'opportunité des discussions actuelles au Sénat sur le projet de loi "sur l'égalité des chances" pour proposer des amendements visant à lutter contre l'utilisation abusive des stages.
Le mouvement revendique une rémunération obligatoire dès le premier mois (et non une "rémunération obligatoire des stages de plus de trois mois" comme le prévoit le projet de loi), l'instauration d'un quota de stagiaires en fonction de l'effectif de l'entreprise, l'établissement d'un délai de carence entre deux stages, et une limitation de la durée des stages à 6 mois. La création d'une franchise de cotisations sociales de 360 euros pour les employeurs "ne va pas permettre de lutter contre la précarité des jeunes", estime le collectif.

Le Premier ministre a évoqué la mise en place d'un groupe de travail destiné à rédiger une "Charte des stages" et qui se réunira le 27 février pour "présenter ses propositions à la fin du mois de mars". Une promesse totalement insuffisante face aux abus qui perdurent : Génération Précaire n'a, hélas, pas fini d'être déçu...

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Mis à jour ( Jeudi, 23 Février 2006 20:37 )