L'hôtellerie-restauration dans le collimateur

Samedi, 11 Juin 2005 18:46
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Le ministre délégué au Travail Gérard Larcher a réaffirmé hier que la relance des négociations salariales dans le privé était une de ses "priorités absolues", menaçant même la branche des hôtels-cafés-restaurants de sanctions si elle ne se mettait pas en conformité avec le code du Travail.

Alors que les syndicats lui avaient demandé en mars dernier d'inciter les branches ayant des minima inférieurs au Smic - ou n'ayant pas négocié depuis longtemps - à revoir leur grille de salaire, le ministre délégué au Travail a réuni vendredi les partenaires sociaux pour faire le point sur les négociations salariales dans les 74 principales branches du secteur privé.
"De premiers résultats significatifs ont été obtenus, même s'ils ne sont pas suffisants", a déclaré Gérard Larcher, s'en prenant tout particulièrement à la branche des hôtels-cafés-restaurants (HCR). Dans cette branche, "les entreprises ont bénéficié d'une manière ou d'une autre d'un soutien exceptionnel de l'Etat pour conforter leur politique d'emploi ces derniers mois. Il n'est pas acceptable que ces efforts soient préemptés par les entreprises sans contrepartie pour les salariés", s'est-il insurgé. La branche des HCR "doit impérativement entamer de véritables négociations", d'autant plus que c'est un "métier qui est en tension et qui ne trouve pas suffisamment de personnel", a-t-il ajouté devant la presse à l'issue de la réunion : "Quand dans une branche, les gens s'en vont au bout de quatre ou cinq ans en moyenne, c'est qu'il y a un problème et une absence de perspective de carrière".

"C'est une branche qui a touché 800 millions d'euros du gouvernement, qui n'a créé aucun emploi, qui n'a pas augmenté les salaires", a ajouté Rémi Jouan (CFDT), espérant que l'avertissement du ministre porte ses fruits avant la fin de l'année. "Quand on attend des aides publiques, il faut être conforme au code du travail et à la loi", a-t-il dit, citant parmi ces aides les "exonérations, dotations, un certain nombre d'éléments y compris dans les cafés-restaurants". Pour l'instant, la pression du gouvernement ne paraît pas avoir porté beaucoup de fruits. Le ministre a évoqué le conditionnement des aides, nous lui demandons de le faire", a indiqué Michel Coquillion (CFTC).

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Mis à jour ( Samedi, 11 Juin 2005 18:46 )