Telle est la vision apocalyptique du patron de Poweo Charles Beigbeder, dernier candidat à briguer la présidence du Medef, qui juge "très grave" la situation économique de la France et estime que le pays "va vers un taux de chômage à 20%" s'il continue à différer les réformes.

"La situation économique est très grave et les Français doivent connaître la vérité", déclare M. Beigbeder, également président de l'association d'entreprises CroissancePlus et frère de Frédéric, dans un entretien pour le quotidien Les Echos. "Si l'on continue (...) à différer les réformes, on va vers un taux de chômage à 20%", estime-t-il. "Les délocalisations vont s'accélérer, des entreprises vont mourir", ajoute-t-il en assurant ne pas être "d'un pessimisme outrancier".
Pour endiguer le chômage, Charles Beigbeder, qui souhaite un Medef "plus réaliste", suggère notamment de "moderniser le droit du travail" et de "rééquilibrer le coût du travail en augmentant les rémunérations et en réduisant les charges". Il juge également nécessaire de réformer l'ISF (impôt sur la fortune), impôt "suicidaire" qui, selon lui, "a fait partir des centaines de patrons et plus de 100 milliards d'euros de capitaux à l'étranger".

Charles Beigbeder, 41 ans, est le cinquième candidat déclaré à la succession d'Ernest-Antoine Seillière. Sont également sur les rangs la présidente de l'IFOP Laurence Parisot, l'ancien ministre et ancien patron Francis Mer, en tandem avec Guillaume Sarkozy, et deux patrons de PME, Yvon Jacob et Hugues-Arnaud Mayer.