Une enquête de l'Unedic sur les besoins de recrutement

Lundi, 18 Avril 2005 18:05
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L'assurance-chomâge diffuse une étude sur les besoins de recrutement en France : cette enquête exhaustive est consultable pour la première fois sur le site internet de l'Assedic, mesure les intentions d'embauche sur l'ensemble des 370 bassins d'emploi, et justifie de nouvelles restrictions.

C'est la quatrième année consécutive que l'Unedic réalise avec le Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) cette "enquête BMO" - besoins de main d'œuvre - qui aide notamment les Assedic à adapter leurs offres de formation aux demandeurs d'emploi. Mais c'est la première fois que sa diffusion sur internet permet de rechercher les métiers qui recrutent par bassins d'emploi ou par secteurs : www.assedic.fr.
"Cette année, 417.500 entreprises nous ont répondu (sur un total de 1,4 million), soit 30% des affiliées à l'Unedic. Cela nous donne un état des lieux par bassin d'emplois sur une centaine de métiers", précise Jean-Pierre Revoil, directeur général de l'Unedic. "Les chefs d'entreprise ont une visibilité, sur leurs recrutements à venir, de 3 à 6 mois. Cette enquête est un formidable outil d'aide à la décision et un instrument de travail pour tous les acteurs locaux : appréciation des besoins, ouverture de formations courtes, prescriptions de formation à des chômeurs, mises en relation avec les employeurs, placement." Ainsi, pour l'Ile-de-France, le GARP (Groupement des Assedic de la Région Parisienne) a donc décidé que seules les formations aux métiers sous tension seront conventionnées, et les organismes de formation devront construire des programmes "en phase avec les besoins des entreprises".

Pour 2005, l'Unedic a recensé plus d'un million de projets de recrutement ("…ce qui ne signifie pas que l'ensemble de ces projets se réaliseront", a tout de même souligné Jean-Pierre Revoil). Au premier rang figurent des emplois de service, notamment dans l'hôtellerie et la restauration, et les métiers les plus recherchés se concentrent sur des emplois peu ou pas qualifiés : agents d'entretien, animateurs socio-culturels, de sports ou de loisirs, caissiers et employés de libre-service, cuisiniers... Ces intentions d'embauche ne distinguent pas les CDI, CDD ou contrats d'intérim, et sont en légère baisse de -1,5% par rapport à l'année dernière.

L'Unedic a également mesuré la "perception" de la difficulté à recruter : sans surprise là aussi, les métiers où les employeurs signalent le plus de difficultés de recrutement restent ceux du bâtiment et des travaux publics (maçons, ouvriers qualifiés), puis la santé (infirmiers et sages-femmes).
"L'adéquation entre offre et demande d'emploi reste trop difficile", note Jean-Pierre Revoil dans une interview parue aujourd'hui dans La Tribune, en estimant que l'enquête BMO peut aider à "dégripper" le marché du travail. Pour remédier à l'inadéquation entre les offres et les demandes d'emploi, le gouvernement a entrepris de réformer le service public de l'emploi dans le cadre du plan Borloo dit de cohésion sociale, notamment par les "Maisons de l'emploi" et le rapprochement entre l'Unedic et l'ANPE. Alors que la France compte près de 2,5 millions de chômeurs, près de 220.000 offres restaient non pourvues à la fin février 2005 un mois après avoir été déposées (contre 292.000 à la fin 2003), selon les chiffres de l'ANPE. Le gouvernement s'est donné pour objectif de ramener ce nombre à 180.000 d'ici la fin 2005. Un plan d'action est lancé par chaque direction régionale de l'ANPE sur les cinq métiers les plus en tension, afin d'améliorer de 3 points le taux de satisfaction des offres.

L'Unedic et l'ANPE doivent signer d'ici l'été avec l'Etat une convention qui devrait répondre à la question du contrôle des chômeurs. "Nous avons encore trop en France une culture d'assistance", estime Jean-Pierre Revoil à ce sujet. "Il faut habituer les Français à être beaucoup plus réactifs."
"Si le chômeur refuse la démarche de recherche et d'accompagnement vers l'emploi alors qu'il est indemnisé, il y a un problème. Il faut trouver alors des moyens de pression, voire de contrôle et même dans certains cas avérés de sanction."

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Mis à jour ( Lundi, 18 Avril 2005 18:05 )