Sécurité, délinquance, violence

Vendredi, 14 Janvier 2005 20:44
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Notre ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin, fort de ses récentes interventions dans les établissements scolaires, se félicite d'annoncer la chute annuelle de la délinquance "la plus forte depuis 1995" : - 3,76%, un vrai bonheur !

Crimes et délits, délinquance de voie publique, terrorisme et grand banditisme, tout baigne ! Une seule ombre au tableau : le résultat des violences contre les personnes, une faible baisse de 0,25% qui ne le satisfait pas... "Ce sera ma première priorité pour 2005", a-t-il assuré. Alors qu'il souhaite "prendre la mesure des nouveaux défis de la sécurité", ici à Actuchomage nous nous interrogeons sur les termes mêmes de "sécurité", "délinquance" et "violence".
Dans la bouche de Jacques Chirac, la "sécurité des Français" c'est finalement protéger les biens des plus riches contre les agressions des plus pauvres. Dans celle de Nicolas Sarkozy, la délinquance c'est cette petite racaille basanée qui a osé l'interpeller un soir au Forum des Halles et qui méritait d'avoir fait de la prison, oh oui, mais sûrement pas son ami Juppé...

Pour nous qui sommes chômeurs - voire de longue durée - la violence, c'est celle qui nous est faite chaque jour par une société prospère qui nous exclut de l'emploi, du logement, et de l'avenir en nous rendant inutiles et coupables. Pour ceux qui travaillent, la violence est celle qu'ils subissent chaque jour dans leur entreprise, l'aliénation, la hausse des prix, le stress et la précarité qui les guette au nom de l'économie.

La violence aux personnes est quotidienne et larvée. Elle vient d'en haut et se disperse en bas. Ensuite, elle prend des formes que l'Etat se vante de combattre alors qu'il est le principal générateur de ce chaos... Vaste débat.

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Mis à jour ( Vendredi, 14 Janvier 2005 20:44 )