Plus de flexibilité = moins de chômeurs

Vendredi, 12 Novembre 2004 16:52
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Le Medef compte des alliés de poids à l'Assemblée nationale qui lui permettront de revenir à la charge sur les sujets de la flexibilité de l'emploi et des licenciements économiques.

Pour Pierre Méhaignerie, l'équation est simple : Plus de flexibilité = moins de chômeurs. Ainsi, le président UMP de la commission des finances de l'Assemblée nationale a annoncé mardi 9/11/2004 qu'il y aurait "des amendements" au projet de loi sur la cohésion sociale afin de "donner plus de flexibilité aux entreprises", en contrepartie du renforcement de la sécurité des salariés (NDLR : on demande à voir !).
"La flexibilité, ce n'est pas contre l'emploi. Nous aurions moins de chômeurs avec une plus grande flexibilité", a fait valoir Pierre Méhaignerie, de retour d'un voyage d'études au Danemark. "Les pays qui sont à moins de 5% de taux de chômage nous donnent des leçons que l'on devrait mettre en application", a-t-il ajouté mais "on a du mal car dès qu'on libère un peu le marché du travail, on entend tous les slogans de la terre". Il a assuré que la commission des finances rechercherait "le bon équilibre entre sécurité des salariés et plus grande et flexibilité nécessaire pour les entreprises".
"Ces amendements participeront de la prise en compte d'une certaine réalité qui n'est pas celle qui est aujourd'hui décrite", a renchéri Gilles Carrez, rapporteur du budget.

Certes, il convient de s'inspirer de politiques qui ont fait leur preuve à l'étranger, mais dans leur intégralité. Au Danemark notamment (et plus généralement dans les pays du nord de l'Europe), les patrons sont très "attachés" à la protection de leurs salariés. Par ailleurs, la délinquance sociale (employeurs qui pratiquent le travail au noir - fraudes aux cotisations sociales et fiscales…) est quasiment inexistante. Rappelons qu'en France, la fraude aux cotisations URSSAF est évaluée à 4 milliards d'euros, ce qui représente un quart du déficit de la Sécurité sociale. Un exemple parmi d'autres…

En première lecture, le Sénat n'a pas modifié les règles de licenciement économique, contrairement au souhait du Medef. Le projet de loi, voté vendredi dernier par les sénateurs, doit être examiné à partir du 23 novembre par les députés. Il connaîtra alors de profonds remaniements comme le laissent entendre les déclarations de messieurs Méhaignerie et Carrez.

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Mis à jour ( Vendredi, 12 Novembre 2004 16:52 )