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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Précaires de la Fonction publique : «L'Etat est un patron voyou»

Précaires de la Fonction publique : «L'Etat est un patron voyou»

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Jeudi, des centaines d'agents contractuels, vacataires et non titulaires ont défilé à l'appel des syndicats CGT, FSU et Solidaires afin de peser sur les négociations en cours avec le gouvernement.

Plus de 870.000 personnes travaillent pour l’Etat français tout en vivant la précarité. «Je suis prêt à envisager la titularisation progressive des contractuels», avait pourtant déclaré Nicolas Sarkozy le 25 janvier 2010. Un an plus tard, des agents non titulaires de la fonction publique se sont rassemblés dans plusieurs villes de France pour dénoncer une énième promesse non suivie d’effet. 20minutes.fr en a rencontré plusieurs lors de la manifestation parisienne.

Jessy Coisnon, contractuelle auprès du Centre des monuments nationaux

«J’occupe un poste de surveillance et d’accueil à la Sainte-Chapelle, à Paris, depuis 2005. J’ai commencé par travailler pendant 10 mois… en signant coup sur coup 10 contrats d’un mois. C’est une situation très fréquente : on propose aux gens soit un contrat de trois ans mais à 70% — ce qui ne suffit pas à Paris pour se payer un logement —, soit un contrat de 10 mois suivi de 2 mois de pause forcée pour, éventuellement, être réembauché ensuite, mais au risque d’être muté.

Moi, je voudrais bien être titularisée, bien sûr, mais à quel prix ? On me propose un poste de titulaire au Louvre mais si je le pourvois, je sais que je n’aurai pas de remplaçant. Personne ne veut être titularisé à mon poste car les conditions de travail ne sont pas toujours faciles. Si je pars, j’ai peur que des vacataires se succèdent à ma place.

Me voilà donc précaire dans la culture après avoir été précaire dans l’éducation. Pendant 4 ans, j’ai effectué des CDD, en tant que prof d’espagnol dans des collèges et des lycées en Normandie. La dernière année, je n’ai pu travailler qu’une semaine, alors je suis partie.»

Pascale Gérardin, en CDI dans un organisme de formation

«Je travaille dans l’administration du CRAM, un organisme de formation parisien, depuis 1992. J’ai été embauchée longtemps en CDD, avant d’obtenir un CDI il y a trois ans. Cela fait presque 20 ans que j’occupe le même poste, mais je ne suis toujours pas titularisée !

Cette différence de statut entre contractuels — CDD ou CDI — et titulaires est criante : nous n’avons pas de primes, pas le même salaire, pas les mêmes droits en termes de sécurité sociale.

Une de mes collègues a été contrainte de travailler en CDD à 70%. Il lui manquait alors seulement quelques heures pour pouvoir prétendre aux allocations chômage. Ce sont des contrats qui sont établis exprès pour qu’ils coûtent le moins cher à l’Etat.

Je voudrais que l’on me titularise en tenant compte de mon expérience. C’est pourquoi je ne passe pas de concours : si je le réussis, je vais être rétrogradée au niveau débutant malgré mes 20 ans d’ancienneté !»

Vincent Lombard, enseignant non titulaire

«Je suis prof de français depuis 9 ans, dans l’académie de Grenoble. J’ai du fréquenter entre 12 et 15 établissements pendant cette période, j’ai enseigné à tous les niveaux, de la 6ème à la terminale. J’ai même du donner des cours d’histoire !

La précarité, c’est un maquis. Moi, j’ai alterné CDD et vacations. L’Etat est loin d’être un employeur modèle, c’est même un patron voyou. Un prof en vacation est payé à l’heure de présence devant les élèves : les préparations de cours, la rédaction des bulletins etc, ne sont pas rémunérés. Et la vacation n’offre pas le droit au chômage, ni aux congés payés, ni aux congés maladie. C’est une instabilité permanente.

Normalement, dans la fonction publique, on a un CDI au bout de six ans d’ancienneté. Sauf qu’il y a une obligation de continuité, alors c’est parfois la double peine. J’ai été quelques mois au chômage car on ne m’a pas appelé pour faire un remplacement, bilan : Je n’ai pas obtenu de CDI.

En ce moment, je suis en CDD jusqu’à la fin mars. Après, je n’en sais rien.
J’estime que je mérite d’être titularisé. Quand j’entends Nicolas Sarkozy parler de l’importance de la valeur travail, je me dis que c’est du vent.»

(Source : 20 Minutes)

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Mis à jour ( Mercredi, 25 Janvier 2012 11:54 )  

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