CFTC, CGT et FO "appellent tous les salariés du privé et du public à des arrêts de travail interprofessionnels le 10 mars", leur demandant de "rejoindre les manifestations et rassemblements organisés localement" par leurs unions départementales. Ils "invitent chômeurs et retraités à y participer activement", selon une déclaration commune lue par René Valladon (FO) lors d'une conférence de presse. "Le but, c'est d'organiser des débrayages sur les bassins d'emploi, et pas nécessairement d'amener les salariés des petites entreprises à participer à des manifestations à des centaines de kilomètres", a expliqué Jacky Dintinger de la CFTC.
Premiers à embrayer, trois syndicats de cheminots - CGT, FO, Sud Rail - ont répondu positivement à cet appel. Les autres syndicats de cheminots, la CFTC, la CFDT, l'Unsa et la Fgaac, doivent se réunir dans les jours qui viennent pour prendre leur décision.
Rémi Jouan, pour la CFDT, avait indiqué à la presse peu auparavant que son syndicat ne pouvait se joindre pour l'instant à l'appel, expliquant : "Nous sommes obligés de réserver notre réponse, car nos instances nous avaient confié pour mandat de mettre le paquet sur le privé", en dénonçant "le mensonge du discours du gouvernement sur les 35 heures : 'travailler plus pour gagner plus'". La CFDT fera connaître sa décision "en début de semaine prochaine".
La CFE-CGC ne participera pas à cette action, s'étant dissociée de la mobilisation sur les 35 heures avant même les manifestations du 5 février, marquant son intérêt pour certaines dispositions contenues dans la réforme des 35 heures.
CGT, CFTC et FO n'ont pas commenté la position de la CFDT, dont l'éventuelle non-participation affaiblirait une mobilisation jusqu'ici plutôt unitaire autour de thèmes largement fédérateurs (35 heures, emploi, salaires, législation du travail) et à laquelle elles souhaitaient donner une suite face au "mépris" affiché selon elles par le gouvernement, après les manifestations du 5 février. Les syndicats souhaitent ne pas relâcher la pression sur le gouvernement, après avoir drainé des foules importantes (quelque 118 défilés soutenus par la gauche ont rassemblé dans toute la France entre 284.700 et 517.250 personnes selon des sources policières et syndicales) sans parvenir à empêcher que la réforme des 35 heures soit adoptée la semaine dernière à l'Assemblée, avant d'être débattue au Sénat le 1er mars.
Depuis la mi-janvier, le gouvernement affronte une vague de contestation sociale qui a culminé avec les manifestations des lycéens, très mobilisés pour le retrait de la loi Fillon, débattue cette semaine à l'Assemblée. Si ces derniers ont obtenu le "retrait" de la réforme du baccalauréat, en revanche les fonctionnaires, fortement mobilisés fin janvier pour des revalorisations salariales et la défense du service public, n'ont rien obtenu du gouvernement, qui invoque une "absence de marge de manœuvre budgétaire".
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