CAF, Sécu et Pôle Emploi au bord de l'explosion

Vendredi, 02 Mars 2012 11:51
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Débordés par la crise, victimes de pressions managériales et de sous-effectif, les agents de nos organismes de protection sociale sont de plus en plus exposés au burn-out et au suicide.

Mercredi soir, un cadre de la CPAM de l'Hérault s'est pendu dans les locaux de Béziers. Dans un courrier électronique adressé à sa direction, à son entourage, à des collègues, à un élu et au journal Le Midi Libre, il accuse sa direction de l'avoir «tué professionnellement, détruit psychologiquement».

Le 19 janvier, épuisés par l'affluence à laquelle ils sont confrontés depuis plusieurs mois, les agents d'accueil du siège de la CPAM de la Haute-Vienne ont craqué. Se retrouvant à trois pour orienter 70 personnes, ils se sont mis à pleurer de fatigue et, avec l'aide du gardien, ils ont fermé les portes de leur caisse à 11h30, refusant d'accueillir de nouveaux assurés mais restant à la disposition de ceux qui attendaient depuis l'ouverture. Ils ont reçu le soutien inattendu des personnes présentes, indignées «du traitement inhumain que subissent ces dames dont on voit bien qu'elles se démènent pour nous aider».

Le cas de Limoges n'est pas isolé. Malgré un contexte économique qui nécessite davantage de moyens, les effectifs de la CPAM ont été réduits par le non-remplacement des départs en retraite.

Sale ambiance à la CAF

Plus récemment, Rue89 avait par deux fois relayé des témoignages de salariés de la Caisse d'allocations familiales de Meurthe-et-Moselle, victimes de «management par la terreur» et licenciés pour «insuffisance professionnelle». Dossiers en retard, culture du chiffre et abattage, exigences de rentabilité, déshumanisation des rapports : le climat est plus que tendu.

Partout, alors que le chômage, la précarité et la pauvreté gagnent du terrain et se répercutent sur le travail de ces salariés, il faut aussi faire plus avec moins de personnel. Et pour combler les retards, la CAF n'hésite pas à fermer ses portes au public (l'année dernière, 57 caisses sur 102 ont recouru à cette méthode).

Même désastre à Pôle Emploi

Suite à une fusion calamiteuse dans un contexte de chômage massif, eux aussi placés entre le marteau et l'enclume, les agents de Pôle Emploi vivent l'enfer : nous en avons abondamment parlé ici. Culture du chiffre, réduction de moyens et d'effectifs, c'est toujours la même histoire. Arrêts maladie, dépressions et suicides sont une réalité.

Ainsi, des deux côtés du guichet, s'installe une spirale de la souffrance. Ainsi, des deux côtés du guichet, s'organise la dégradation des services publics indispensables aux chômeurs et aux pauvres. La crise, c'est bien nous tous qui la payons.

SH

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Mis à jour ( Jeudi, 24 Mai 2012 15:23 )