Wauquiez minimise le malaise à Pôle Emploi

Lundi, 25 Octobre 2010 16:25
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La «grande consultation» des usagers de Pôle Emploi révèle que 52% des chômeurs seraient satisfaits du suivi offert dans le cadre de leur recherche. Mais la réalité du terrain contredit ces résultats.

La grande consultation lancée par le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez, «d'une ampleur inédite», permettra-t-elle de redorer l'image de Pôle Emploi ? Les résultats publiés ce lundi sont plutôt mitigés.

Si 80% des chômeurs sont satisfaits de la procédure d'indemnisation, seuls 52% d'entre eux jugent efficaces «les services proposés pour les aider à rechercher un emploi». Un constat que déplore Laurent Wauquiez — «sur le volet accompagnement vers l'emploi, on est moins bons» —, même s'il juge que les résultats publiés sont globalement positifs. «Un an et demi après sa création, deux tiers des demandeurs d'emploi valident Pôle Emploi, estimant que c'est plus simple (69%) et plus rapide qu'avant (67%)», justifie-t-il.

En effet, dans le détail, près de 80% des demandeurs d'emploi jugent que les conseillers sont à leur écoute, et 75% sont satisfaits de la qualité de l'accueil. Le site internet et les informations qu'il contient sont également plébiscités par 93% des personnes interrogées.

Parfois 300 chômeurs par conseiller

Parmi les seuls bémols mis en évidence par le secrétaire d'Etat à l'Emploi, figurent le manque d'information des chômeurs sur leur marché du travail local et «la solitude du demandeur d'emploi».

Dans son édition de lundi, Le Parisien-Aujourd'hui en France, qui affirme révéler «les vrais chiffres à l'origine de la colère des agents et des chômeurs», souligne que chaque agent suit en moyenne un peu plus de 100 demandeurs d'emploi, selon son hit-parade par régions. Mais 20% d'entre eux s'occupent de plus de 140 personnes. Un chiffre qui peut atteindre 250 à 300 chômeurs dans des communes telles que Bobigny, Saint-Denis, Montreuil ou La Courneuve. Conséquence : seuls deux chômeurs sur trois (69%) sont reçus par un conseiller au bout de trois mois.

Davantage de communications par e-mail

Une solitude que l'on peut juger d'autant plus forte que depuis le printemps, les entretiens au téléphone peuvent se substituer aux entretiens en face à face. Un procédé qui serait, selon Le Parisien, responsable d'une hausse du nombre de radiations, un simple appel manqué pouvant en effet déboucher sur cette procédure. Et ce, même si c'est en réalité le conseiller Pôle Emploi qui, débordé ou malade, est à l'origine de l'appel manqué. «Non seulement, sur cent coups de fil passés, seul un sur deux aboutit mais quand j'ai loupé quelqu'un, avec 250 chômeurs en portefeuille, je ne peux pas prendre le temps de rappeler», témoigne un agent dans le quotidien.

A cette objection, Laurent Wauquiez répond toutefois que les demandeurs d'emploi ne sont pas en attente d'un suivi personnalisé de visu, mais plutôt d'une communication par e-mail. «Les demandeurs d'emploi ne nous disent pas "Je veux voir davantage mon conseiller" mais, à 91%, "J'aimerais pouvoir lui envoyer des mails"». Il parie par ailleurs sur une meilleure disponibilité des agents, à mesure que la reprise fera refluer le nombre de chômeurs. Demandeurs d'emploi comme agents devront encore prendre leur mal en patience.

(Source : Le Figaro)


NDLR : Lancée en juillet auprès de 500.000 demandeurs d’emploi et de 300.000 entreprises, cette consultation, réalisée par IPSOS via internet et par e-mail, a recueilli 100.000 réponses de chômeurs (soit 21%) et 28.600 d’employeurs (moins de 10%). Lire ici le satisfecit du gouvernement.




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