Attali, homme de gauche… et stagiophage

Jeudi, 06 Août 2009 20:08
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Faites ce que je dis, mais surtout pas ce que je fais. En tant qu'homme de gauche chargé de mission par Nicolas Sarkozy, Jacques Attali est un farouche opposant à la surexploitation des stagiaires. Mais le président de l'ONG PlaNet Finance ne se prive pas d'utiliser de nombreuses jeunes recrues à des postes très qualifiés...

Devenir le chef de cabinet de Jacques Attali en personne ? C'est possible, et c'est encore mieux si vous êtes étudiant ou fraichement diplômé. Le Monde.fr relève que l'association spécialisée dans le développement international de la microfinance propose à la date du 5 août une offre de «chef de cabinet du vice-président» ayant une «formation supérieure (grande école, IEP, université)», avec «bonnes qualités rédactionnelles en anglais et en français» pour… 400 € par mois.

Rien d'illégal - un stage de plus de trois mois est rémunéré 398 € mensuels - mais on flirte avec les limites du raisonnable. Car des stages aux intitulés flatteurs, il y en a un paquet sur le site de PlaNet Finance : 15 en tout (pour 80 salariés à Paris et 700 dans 80 pays). Chargé de mission reporting et comptabilité, chargé des relations presse et événementiel, adjoint au «business line manager»… Il y en a pour tous les goûts.

Et à tous les étages des locaux de l'entreprise, comme le dénonçait le collectif Génération Précaire au lendemain du rapport Attali sur la «libération de la croissance», remis début janvier à Nicolas Sarkozy. Un rapport dans lequel Jacques Attali suggère que les entreprises «qui recourent de façon récurrente aux stagiaires pour occuper des postes de travail, au lieu de recruter des jeunes de façon pérenne, doivent en être dissuadées ». Sur le forum de Sciences Po, début 2008, une annonce avait été postée selon laquelle «Jacques Attali recherche un profil type Sciences Po, en 4e ou 5e année ou diplômé pour “Assurer le Secrétariat et l'assistanat du Président”». «Stagiaire = larbin mais à ce point là c'est abusé !», commentait un des étudiants.

Chez PlaNet Finance, aucun permanent n'était disponible ce jeudi pour réagir…

(Source : Rue89)

NDLR : Et dire que cet homme prétentieux (et amnésique), réagissant au comportement des banques, ose appeler à une révolution politique !!!
Encore un qui devrait écouter Frédéric Lordon sur @si et, notamment, sa métaphore sur les joueurs de rugby.
Qui sont les vrais coupables ? M. Attali-le-stagiophage oublie que les "socialistes" - dont il était alors… - ont «équipé de pied en cap la libéralisation financière». Les vrais traders sont à l'Elysée, à Matignon, à Bercy et au Parlement !


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Mis à jour ( Vendredi, 07 Août 2009 18:42 )