Après le lien de subordination, l’«obligation de loyauté» !

Dimanche, 14 Décembre 2008 13:40
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Un salarié de Michelin a été licencié pour s'être épanché sur le net : l'entreprise n'a guère apprécié que l'un de ses employés compare ses conditions de travail à celles d'un «bagnard». La CGT a saisi le conseil des Prud'hommes.

L'entreprise Michelin n'a apparemment pas apprécié les messages critiques de l'un de ses salariés, postés sur le forum d'un site Internet. Ce dernier, employé à l'usine Cholet, dans l'ouest, avait comparé ses conditions de travail à celles d'un «bagnard» : il a été tout bonnement licencié, a révélé samedi la CGT. L'un de ses collègues, mécontent mais moins véhément, a été mis à pied pendant trois jours, a précisé le syndicat.

Les faits remontent à mars. «Sur leur ordinateur personnel, chez eux, les deux salariés évoquaient en style direct leurs conditions de travail, notamment leur salaire qui ne correspondait, pas selon, eux au travail fourni», relate Denis Plard, délégué CGT. L'employé licencié affirmait ainsi qu'il faisait un travail de «bagnard». L'autre salarié mis à pied dénonçait de son côté des cadences de travail difficiles à tenir et mal rémunérées.

CGT a saisi le conseil des Prud'hommes, arguant du droit à la liberté d'expression des salariés. Dans sa lettre de licenciement, Michelin évoque de son côté une «obligation de loyauté» envers l'entreprise. «On ne trouve nulle part dans le code du travail le concept d’"obligation de loyauté", Michelin se sert de la crise pour faire peur aux salariés», dénonce la CGT qui compte bien demander la réintégration de la personne licenciée ainsi que l'annulation de la mise à pied. L'audience de conciliation est programmée le 6 février au Conseil des Prud'hommes d'Angers.

La direction de l'entreprise n'était pas joignable samedi.

(Source : Le Figaro)

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Mis à jour ( Lundi, 27 Septembre 2010 20:07 )