«C'est l'âge de pierre des relations sociales», a déploré hier notre ministre du Budget et de la Fonction publique Eric Woerth face à l'appel à la grève lancé par six fédérations de fonctionnaires, qu'il juge «incompréhensible» (on dirait Xavier Bertrand !).

Les fonctionnaires réclament une hausse générale des salaires, pas des mesurettes poudre-aux-yeux, et protestent contre les suppressions de postes massives dont est l'objet la Fonction publique. Lundi, les négociations salariales avec Eric Woerth n'ont pas abouti car, selon le ministre, «L'Etat est bien en déficit, il faut regarder les choses en face» (on dirait François Fillon !) * alors qu'il semble que l'Etat ne soit pas en faillite pour tout le monde **... La grève est donc déclarée pour le 24 janvier.

Le rêve d'Eric. M. Woerth rivalise de spiritualité avec Laurence Parisot quand il compare la grève à un «âge de pierre» des relations sociales, lui qui n'affiche qu'un simulacre de dialogue et véhicule la surdité totale de son gouvernement. Ensuite, comme son collègue Bertrand avec les régimes spéciaux, il fait celui qui ne comprend pas pourquoi ses interlocuteurs n'ont aucune autre alternative que celle-ci, et les accuse de rompre les négociations.
Pour ceux qui l'auraient oublié, les grèves ne datent pas de l’«âge de pierre» : aujourd'hui simple moyen de résistance, elles furent il n'y a pas si longtemps un véritable outil de conquête sociale. Mais pour Eric Woerth et sa caste, la définition des relations sociales «modernes», c'est : l'abolition du droit de grève, un contrat de travail et des salaires au rabais avec, pourquoi pas, la disparition du Smic, la fin du Code du travail, etc… à grands coups de «réformes» pour «simplifier» et gagner en «compétitivité». Bref, le retour à l’«âge de pierre» pour tous les salariés !

* Critiques nourries contre la "faillite" de Fillon
** 32 milliards d'exonérations de charges en 2008 et Le "paquet fiscal" de la droite bling bling