Scier la branche… jusqu'à ce qu'elle casse ?

Jeudi, 18 Octobre 2007 20:57
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(...) Il est incroyable, alors que la très grande majorité des salariés du privé se battent quotidiennement aux côtés des employeurs pour faire fonctionner les entreprises, de constater que les seules contreparties qui leur soient offertes ne reposent que sur des économies ou des mesures de précarité.

Plusieurs chefs d’entreprises qui sont de grands amateurs (et financiers) de sport au point de confier leurs stages de motivations à des coachs de sports collectifs ou des navigateurs solitaires feraient bien de se demander à quoi ressemblerait une équipe à laquelle on appliquerait la technique du «toujours moins».

MOTIVATION, c’est le maître mot qui n’apparaît jamais dans les négociations, déclarations ou communiqués récents. Si l’on prend au pied de la lettre les dernières propositions du Medef [sur une refonte de l'assurance chômage, l'allongement de la période d’essai et la séparation «à l’amiable»], on pourrait imaginer que seules des mesures de précarisation et d’économies sur les indemnités dues en cas de rupture de contrat de travail sont élevées au rang de motivants !

Les ouvriers, employés ou cadres qui font vivre au quotidien les entreprises méritent mieux que ce langage de déclassement. En utilisant à loisir cette technique d’«à minima» les organisations d’employeurs ne cherchent-elles pas à faire comprendre que l’entreprise n’est plus une composante de la communauté nationale, mais une sorte de machine de guerre qui exige de s’en exonérer ? Cherche-t-on à créer des générations de salariés «jem'enfoutistes» ? On se demande bien pourquoi des salariés promis à l’éternelle précarité trouveraient la moindre motivation... Ne sacrifie-t-on pas l’esprit d’entreprise sur l’autel idéologique ? (...)

Lire tout l'article de Jean-Claude Bénard pour AgoraVox

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Mis à jour ( Jeudi, 18 Octobre 2007 20:57 )