Les Français et la Fonction publique

Vendredi, 12 Janvier 2007 02:02
Imprimer
Contrairement aux clichés qui accompagnent les discours politiques sur la réforme de l’État et malgré quelques paradoxes, une vaste majorité de Français semble satisfaite voire attachée à sa Fonction publique.

Selon un sondage de l’institut CSA pour la fédération syndicale unitaire (FSU) rendu public le mois dernier, ils sont 77% à avoir une "assez bonne" (64%) ou une "très bonne" (13%) opinion de la Fonction publique, tandis que 22% en ont une "assez mauvaise ou très mauvaise" et 1% ne se prononcent pas. Cette appréciation positive est partagée par les 3/4 des sympathisants de droite et par la même proportion des salariés du privé.
De haut en bas, c'est notre service public de Santé et l'Education nationale qui sont les plus applaudis, contrairement au service public de l'emploi qui souffre d'une très mauvaise image : mais il faut dire que son impuissance évidente face au chômage de masse lui attribue le rôle du bouc émissaire.

Qui sont-ils ? Spontanément, les Français incluent dans le statut de fonctionnaire les enseignants, les policiers, l’hôpital public ou les mairies, mais aussi les postiers ou les agents de France Télécom (alors que ce n’est le cas que pour certains d’entre eux) ainsi que les agents de la Sécu, de l'ANPE, de la RATP ou la SNCF (qui n'en sont pas). "Pour eux, la Fonction publique, c’est des missions et des personnels avant d’être un statut", commente Stéphane Rozès, directeur de CSA.

Privilège ? Alors que travailler dans la Fonction publique conserve des allures de "privilège" pour 59% des sondés (contre 39% qui ne le pensent pas et 2% qui ne se prononcent pas), ils sont tout de même 69% à estimer que c’est "une situation professionnelle comme les autres" (sauf pour 30% des sondés, 1% nsp), et 72% pensent que c'est même "un engagement" (26% sont contre, 2% nsp).

Valeurs. Pour 60% des sondés, les valeurs de la Fonction publique sont "assez bien défendues" ou "très bien défendues" par son personnel, contre 38% qui estiment au contraire qu'elles sont "très mal ou assez mal" défendues.
Ils sont 67% à penser par ailleurs que les métiers de la Fonction publique sont "plutôt dévalorisés" (contre 32% qui pensent le contraire) et 57% estiment qu’ils "n’ont pas les moyens d’accomplir leur mission" (contre 40% qui estiment le contraire).

Qualificatifs. Parmi les mots ou adjectifs "correspondant bien" à la Fonction publique :
• 71% évoquent la laïcité,
• 69% la compétence,
• 69% la présence sur tout le territoire,
• 68% le dévouement des agents,
• 61% la qualité,
• 58% la disponibilité des agents,
• 55% la modernité et l’efficacité.
La garantie de l’égalité de traitement des usagers n’est évoquée que par 48% des personnes interrogées (49% estimant que le mot ne correspond pas) et la productivité que par 43% des sondés (contre 52% qui ne le pensent pas).

Egalité de traitement. Sur ce point, Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, s’est dit "surpris" du décalage entre le ressenti des usagers et ce que pensent les personnels (64% d’entre eux estiment que la garantie de l’égalité de traitement correspond bien à leur fonction). "C’est une valeur centrale pour les fonctionnaires, toutes nos revendications tournent autour de ça", a-t-il déploré.

Syndicats. Enfin, les Français estiment à 63% que la Fonction publique est bien défendue par les organisations syndicales. La CFDT bénéficie de l’image la plus positive (53% de bonne image contre 31%) devant FO (50% de bonne image, 35% de mauvaise) et la CGT (50% de bonne contre 40%). Arrivent ensuite SUD (23% contre 30%, 47% nsp), la FSU (21% contre 30%, 49% nsp) et l’UNSA (20% contre 25%, 55% nsp).

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Vendredi, 12 Janvier 2007 02:02 )