"Gaz de France n'est ni à vendre ni à démanteler"

Vendredi, 28 Juillet 2006 12:52
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Hier, le Pdg de Gaz de France Jean-François Cirelli est sorti de ses gonds pour s'en prendre avec vigueur aux projets alternatifs des députés UMP Lenoir et Devedjian concernant la fusion de son groupe avec Suez.

«Gaz de France souhaite que l'on cesse de faire sa stratégie à sa place. L'évolution de l'entreprise est du ressort de son conseil d'administration, de sa direction et de ses collaborateurs», a-t-il déclaré, ajoutant que son groupe n'était «ni à vendre ni à démanteler» et que «la force de Gaz de France est d'être un opérateur intégré sur l'ensemble de la chaîne gazière, dans le respect des directives européennes. Tout projet qui viserait à remettre en cause l'intégration du groupe sera fermement rejeté par l'entreprise.»

Le coup de gueule de M. Cirelli vise à la fois le "plan B" élaboré par le député UMP Jean-Claude Lenoir (qui est également rapporteur du projet de loi sur la fusion entre Gaz de France et Suez initié en juin dernier par le gouvernement) ainsi que le "plan C" du sarkozyste et ancien ministre de l'Industrie Patrick Devedjian.
L'idée d'une privatisation progressive de GDF remonte à 2004. A l'époque ministre des Finances, Nicolas Sarkozy avait promis que la part de l'Etat dans le capital de GDF ne descendrait pas au-dessous de 70%. Mais dans le récent texte défendu par Dominique de Villepin et Thierry Breton, la barre descend à 34% - ce qui correspond à une privatisation du groupe. Outre la colère des syndicats, ce projet de loi provoque l'hostilité d'une partie des députés UMP : le gouvernement a donc renvoyé l'examen du texte au Parlement pour le 7 septembre et en attendant, chacun y va de sa petite "proposition"...

Alors que le "plan B" de Jean-Claude Lenoir imagine de séparer les activités de l'entreprise gazière pour préserver la mainmise de l'Etat sur ses activités de réseaux tandis que ses activités concurrentielles (approvisionnement et gestion du fichier clientèle) seraient filialisées puis fusionnées avec celles de Suez, le "plan C" de Patrick Devedjian consiste à créer une filiale pour gérer le réseau de GDF, mais aussi celui d'EDF : 40% du capital de cette filiale irait au nouveau groupe Suez-GDF, 40% à EDF et 20% à la Caisse des dépôts et consignations.
Dans les couloirs, on ironise sur un "concours Lépine des propositions, qui ont jusqu'à présent chacune un inconvénient majeur, qui est le démantèlement des entreprises. Cette fois-ci c'est le démantèlement de Gaz de France et d'EDF", ajoute cette source gouvernementale anonyme à propos de M. Devedjian. "C'est à la fois inquiétant pour l'avenir même des entreprises mais c'est aussi inquiétant pour le climat social à l'intérieur de ces entreprises".

La bataille du gaz devrait se poursuivre tout l'été avec l'avis de la Commission sur la politique énergétique qui est attendu pour le 18 août.

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Mis à jour ( Vendredi, 28 Juillet 2006 12:52 )