Allocations-chômage : le Medef passe à l'attaque

Lundi, 07 Novembre 2005 17:39
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À l'occasion des négociations sur l'assurance-chômage qui doivent s'ouvrir mardi, le négociateur du Medef a annoncé lundi 7 novembre son intention de proposer une diminuer la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi et de rétablir la dégressivité des allocations.

"Nous allons voir ce que l'on peut faire concernant la durée d'indemnisation, la dégressivité et les conditions d'entrée, avec le souci d'accélérer le retour à l'emploi des chômeurs et de réduire le déficit de l'Unedic", a affirmé lundi à la presse Denis Gautier-Sauvagnac, négociateur pour le Medef et actuel président de l'Unedic.
Précisant parler au nom de l'ensemble des organisations patronales (Medef, CGPME et UPA), il a affirmé être opposé à "toute mesure qui se traduirait par une augmentation du coût du travail". "On a les cotisations patronales parmi les plus élevées d'Europe, on ne peut plus les augmenter", a-t-il dit. Il s'est déclaré "totalement hostile" à la proposition des syndicats de "surtaxer" les CDD et l'emploi interimaire, affirmant que cela "découragerait les entreprises d'embaucher".
"La société française en réalité n'est pas plus précaire aujourd'hui", a-t-il affirmé, ajoutant que le nombre de CDD et d'emplois intérimaires est stabilisé depuis cinq ans à 10% de l'ensemble des salariés du secteur marchand. Le responsable patronal a jugé au demeurant "évident que le CDD et l'intérim jouent leur rôle pour remettre les personnes au travail et pour réduire le déficit de l'assurance-chômage".

"Une fausse bonne idée"

Interrogé sur la proposition de certains syndicats de baisser les cotisations si l'employeur embauche un CDI en contrepartie d'une surcotisation des CDD et intérim, il a affirmé qu'il s'agissait d'une "fausse bonne idée", estimant que "les chefs d'entreprise n'ont pas besoin d'être responsabilisés". Le patronat ne devrait pas envisager de toucher au montant de l'indemnisation, dit-il, mais il proposera de jouer sur le rétablissement de la dégressivité (supprimé en 2001) et la diminution de la durée d'indemnisation : "Plus on raccourcit la durée, moins la dégressivité se justifiera", dit-il cependant. Les organisations patronales ont pour "objectif premier", a également affirmé Denis Gautier-Sauvagnac, "d'accélérer le retour à l'emploi" des chômeurs, "ce qui permet par ailleurs de réduire le déficit de l'Unedic", estimé pour la fin de l'année à 14 milliards d'euros.

Le représentant du Medef a regretté par ailleurs le "désengagement" de l'Etat "depuis 20 ans" dans l'aide aux chômeurs. "L'Etat finançait, en 1985, 30% de l'ensemble des aides, 20% en 1995 et 10% aujourd'hui", a-t-il fait valoir, ajoutant qu'il n'est "pas normal que le coût de l'assurance-chômage soit assuré par les seuls salariés du secteur marchand et leurs employeurs". "Le chômage est un drame national, il n'est pas propre au secteur marchand", a conclu Denis Gautier-Sauvagnac.

(Source : www.nouvelobs.com)

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Mis à jour ( Lundi, 07 Novembre 2005 17:39 )