"Journée de solidarité" : les premiers ratés

Mardi, 29 Mars 2005 12:54
Imprimer
Le Gard, le Territoire-de-Belfort et la petite ville de Vic-Fezensac (Gers) se sont distingués lundi 28 mars du reste de la France en ouvrant leurs écoles et une partie de leurs administrations pour conserver férié le lundi de Pentecôte, mais de nombreux élèves ont préféré rester à la maison.

Dans les trois cas, le lundi de Pâques avait été décrété non férié dans les établissements scolaires pour préserver des festivités emblématiques organisées pendant le week-end de Pentecôte (feria à Nîmes et Vic-Fezensac, Festival de musique à Belfort), aux retombées économiques conséquentes pour les régions concernées.

80% absents
Mais partout les élèves se sont fait tirer l'oreille : dans le Gard, 80% étaient absents dans les écoles primaires, 72% au collège et 60% au lycée, selon l'inspection d'académie. Dans le Territoire de Belfort, ces chiffres étaient respectivement de 50 à 70% dans les écoles, un peu moins de 50% au collège et 25% au lycée.
La palme de l'indiscipline revient cependant aux élèves de Vic-Fezensac, seule commune du Gers bénéficiant d'une dérogation en raison de sa célèbre Feria du lundi de Pentecôte : lundi matin, un seul enfant sur les 150 que compte la maternelle, 10 (sur 190) à l'école élémentaire et 32 (sur 230) au collège se sont présentés en classe, selon le maire socialiste Michel Samroma. "C'était couru d'avance", a-t-il commenté.
Les élèves n'ont pas été les seuls à afficher leurs doutes quant au bien-fondé de l'initiative. A Nîmes, la FSU avait appelé à la grève "contre une journée de travail gratuit", rejointe par la FCPE (parents d'élèves). Un rassemblement d'une centaine de militants de ces deux organisations, selon la FSU, s'est tenu à la mi-journée à Saint-Geniès-de-Malgloirès, près de Nîmes.

"Pas logique"
"Quel que soit le jour retenu, il n'est de toute façon pas logique que les élèves participent à cette journée de solidarité, puisqu'ils ne sont pas salariés", a fustigé de son côté la présidente départementale de la FCPE à Belfort, Marie-Laure Schneider.
En dehors de l'Education nationale, les administrations des deux départements concernés s'étaient organisées en ordre dispersé face à ce lundi de Pâques inédit.
A Belfort, les 1.250 agents de la ville et de la communauté d'agglomération étaient appelés à travailler normalement, mais "un certain nombre d'agents ne devraient toutefois pas venir aujourd'hui, car ils ont posé pour cela une RTT", a-t-on indiqué à la mairie. Les agents de la préfecture, quant à eux, ne devaient travailler ni le lundi de Pâques, ni le lundi de Pentecôte, mais devaient pour cela tous prendre un jour de RTT.
Dans le Gard en revanche, la préfecture et les sous-préfectures, ainsi que les Directions du travail et de l'agriculture, étaient ouvertes lundi, mais peu fréquentées. Les mairies de Nîmes et d'Alès observaient en revanche le jour férié, tout comme le conseil général, à l'exception des agents affectés au transport scolaire. Selon le conseil général, qui assure le transport de 28.000 élèves chaque jour, seuls 2.000 d'entre eux ont pris le bus lundi.
Jeudi, le président du Conseil général du Gard, Damien Alary (PS) avait qualifé de "pétaudière" la perspective de ce jour férié travaillé, évoquant le manque d'organisation et de coordination de la mesure.

(Source : Le Nouvel Obs)

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Mardi, 29 Mars 2005 12:54 )