Manif à Paris : Chômage et précarité, les grands absents !

Vendredi, 11 Mars 2005 14:07
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Malgré des arrêts de travail dans les transports en commun qui ne facilitèrent guère la convergence des manifestants venus des banlieues parisiennes, ils étaient nombreux hier à défiler dans les rues. 80.000, 120.000, 150.000 (35.000 selon la police qui, franchement, est bigleuse) ? La foule était dense. La tête du cortège emmenée par la CFDT arrivait déjà à la Nation que l’arrière-garde animée par Sud décollait à peine de la Place d’Italie.

Au registre des revendications : «Du pognon il y en a dans les poches du patronat !», martelé par les militants de la CGT - «Tout pour les actionnaires et rien pour les salaires !», scandé par ceux de FO - «Fillon t’es foutu, les lycéens sont dans la rue», entonné par les plus jeunes - «Dutreil (ministre de la Fonction publique, ndlr) de l’oseille !», réclamé par les fonctionnaires.
Les mots d’ordre soulignaient les exigences syndicales en faveur d’une revalorisation générale des salaires dans le public et dans le privé. Aussi, beaucoup de "Non" à la Constitution européenne sur les tracts et les autocollants. Le thème du maintien des 35H passant au second rang.
Quant à ceux du chômage et de la précarité… aux abonnés absents ! Tout comme les organisations de chômeurs et précaires (AC !, MNCP, CGT Chômeurs) qui n’ont pas déployé la moindre banderole. Seule l’APEIS - Association Pour l'Emploi, l'Information et la Solidarité - avait réuni ses troupes, une grosse poignée de militants, le long du parcours, sur le boulevard de l’Hôpital. Une action symbolique, certes, mais plutôt efficace en terme de visibilité, rappelant aux dizaines de milliers de manifestants la persistance d’un taux de chômage à 10% et plus globalement, l’accroissement de la précarisation, de l’exclusion et de la pauvreté.

Une fois encore, on déplorera que les organisations syndicales ne se soucient guère du sort réservé à toutes celles et tous ceux qui, de façon permanente ou intermittente, se trouvent exclus du marché du travail. Un «corporatisme» regrettable qui mine l’ensemble du mouvement social de ce pays, et exclut les plus démunis d’entre nous !

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Mis à jour ( Vendredi, 11 Mars 2005 14:07 )