Aides à l'emploi : Qui contrôle quoi ?

Jeudi, 03 Mars 2005 16:51
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La Cour des comptes critique dans son rapport annuel, publié mercredi 2 mars, les dispositifs d'évaluation des politiques d'aides à l'emploi en France qui ne permettent pas, selon elle, à l'Etat d'apprécier efficacement l'impact de ces dépenses.

"Les pouvoirs publics ne sont pas en mesure d'apprécier de façon exhaustive et fiable l'impact des dépenses considérables engagées en faveur de l'emploi", estime-t-elle dans un document de synthèse rendu public mercredi 2 mars. "Il n'est a fortiori pas possible d'assurer que l'effet positif global des mesures appliquées compense l'impact économique négatif des prélèvements obligatoires nécessaires pour les financer", ajoute-t-elle.

Alors que le chômage a atteint en janvier le seuil symbolique de 10% de la population active pour la première fois depuis cinq ans, la Cour insiste dans ses recommandations sur l'"urgence" qu'il y a à corriger les défauts du système actuel d'évaluation et à renforcer celui-ci.
"On pourrait attendre de l'Etat qu'il s'assure que les objectifs qu'il se fixe sont atteints", a souligné lors d'une conférence de presse le premier président de la Cour des comptes, Philippe Séguin. Le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, s'est engagé à la fin de l'an dernier à faire en sorte que le chômage diminue de 10% en 2005 et revienne sous la barre des 9%. Philippe Séguin a souligné que les politiques d'aide à l'emploi mobilisaient environ 1,5% du PIB (24,5 milliards d'euros en loi de finances initiale 2004). Or, malgré l'ampleur de cet effort, les évaluations sont "trop rares, souvent dispersées et généralement menées a priori", a-t-il déploré.

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La Cour des comptes déplore le manque d'évaluation des politiques d'aides à l'emploi. C'est le signe d'une situation préoccupante qui semble dépasser tout le monde. Les aides à l'emploi se succèdent sans aucune cohérence, au gré des gouvernements et des ministres qui, chacun à sa manière, veulent laisser une "trace" dans l'histoire sociale de ce pays. Aujourd'hui, il faut être sorti de l'ENA pour "apprécier" la pertinence des politiques engagées (il serait même préférable d'être Prix Nobel d'Économie pour y comprendre quelque chose).
Les couches du millefeuille s'empilent les unes sur les autres sans que personne ne se soucie des avantages et inconvénients de chacune. Que celui qui s'y retrouve dans ce capharnaüm de mesures d'accompagnement parfois contradictoires initie un nouveau dossier sur Actuchomage : Emplois aidés, comment s'y retrouver ? Combien ça coûte et combien ça rapporte ? Bref, des questions simples que plus personne ne se pose et qui conduisent à une dilapidation des fonds publics à tous les échelons : état, régions, départements. Pour quelle efficacité ? Euh…

Quant à la Cour des comptes, elle dénonce chaque année les dysfonctionnements de la République sans pouvoir contraindre nos dirigeants à y remédier. À quoi sert-elle exactement ?

(Source : Le Monde/Reuters - Commentaire : Actuchomage)

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Mis à jour ( Jeudi, 03 Mars 2005 16:51 )