Chômage "stabilisé" - Précarité et pauvreté en forte hausse

Vendredi, 28 Janvier 2005 16:46
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Le chômage est resté quasiment stable (-0,1%) en 2004, soit 3.300 demandeurs d'emplois de moins pour un total de 2.444.200 fin décembre. Le taux de chômage étant lui aussi resté inchangé à un niveau élevé de 9,9%, selon les chiffres du ministère du Travail publiés vendredi 28 janvier.

La stabilité du chômage en 2004 masque de fortes disparités selon les différentes catégories de demandeurs d'emplois. Ainsi, si le chômage des hommes a baissé de 1% en 2004, celui des femmes s'est accru de 0,8%. Le chômage des jeunes est lui aussi en hausse sur l'année (+2,2%), tandis que le nombre de demandeurs d'emplois de plus de 50 ans est en retrait 2,3% sur l'ensemble de 2004.

Le ministre du Travail, Jean-Louis Borloo, a estimé que cette stabilisation "loin d'être satisfaisante", était tout de même "encourageante". "Après trois ans de hausse, c'est la première fois qu'on est à stabilité, c'est un petit mieux. Ce qui me préoccupe c'est le chômage des jeunes, qui, lui ne s'est pas amélioré", a-t-il commenté sur France Inter quelques minutes avant la publication officielle de ces médiocres performances. Car derrière cette relative stabilisation se cachent d'autres indicateurs statistiques très préoccupants. Notons entre autres :
• Le chômage de longue durée (demandeurs d'emplois inscrits depuis plus d'un an à l'ANPE) a enregistré une hausse sensible de 3,1% en 2004, de même que le chômage de très longue durée (trois ans ou plus), qui a progressé de 2,5%
• L'accroissement du nombre de RMistes (+10% en un an)
• La hausse de l'activité réduite, facteur de précarité. À la fin du deuxième trimestre 2004, 3.813.000 personnes étaient inscrites à l'Anpe à la recherche d'un emploi en CDI ou en CDD, à temps complet ou à temps partiel. Parmi eux, 2.685.000 demandeurs n'avaient exercé aucune activité au cours du mois, chiffre stable par rapport au trimestre précédent. 478.000 demandeurs d'emploi inscrits avaient exercé une activité réduite courte (moins de 78 heures dans le mois) et 650.000 une activité réduite longue (de plus de 78 heures). Au total, ils occupaient l'équivalent de 674.000 emplois à temps plein. Le nombre d’inscrits ayant une activité réduite progressait donc très fortement par rapport au trimestre précédent : + 62.000. Cet indice fournit par la DARES (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques - ministère du travail) traduit un accroissement de l'offre de "petits boulots précaires". pracownicy z Ukrainy

"Encourageant", vous avez dit "encourageant" Monsieur Borloo ?

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Mis à jour ( Vendredi, 28 Janvier 2005 16:46 )